Au vu des manifestations actuelles qui, dans certains pays arabes, causent de nombreux morts à chaque fois, il faudrait bien que les gouvernants reconnaissent qu'il n'est pas normal que l'on sorte pour exprimer des revendications sans savoir si on va rentrer chez soi sain et sauf ou que l'on se fasse incarcérer. Etrange situation où ce qui pouvait être redouté du temps du terrorisme l'est: on le redoute du temps des manifestations pacifiques. Quelle est la part (involontaire?) des parlementaires dans la prolongation du terrorisme, donc et par conséquent de l'allongement de la liste des victimes et dans la survenance des manifestations, donc des victimes de la répression ou des dégâts consécutifs aux émeutes? Pourquoi culpabiliser des parlementaires? Coupables parce qu'ils sont censés représenter le peuple et prendre part à la protection de celui-ci alors que nous ne les avons pas vus sur ce plan particulier. Coupables parce qu'ils avaient promis de sortir le pays de la crise alors que beaucoup d'entre eux n'ont fait que s'en sortir, eux-mêmes, de la crise. Coupables de n'avoir pas réussi à faire entrer le débat comme thérapie dans l'enceinte du parlement. Coupables de la désaffection des populations de la «chose» parlementaire quand la TV montre une enceinte parlementaire vide de ses indus occupants, avec des adultes députés partis faire l'école buissonnière. Coupables de n'avoir jamais fait aboutir des enquêtes parlementaires, toutes les enquêtes diligentées. Coupables d'avoir approché leurs prérogatives sous forme d'obstacles à poser devant les parlementaires de l'opposition, l'important étant qu'ils se solidarisent pour réduire l'opposition à son impuissance législative. Et le top des tops pour nos parlementaires c'est qu'ils ont empêché l'opposition de réclamer un pénalty puis de le transformer…