Alors que plusieurs pays du monde arabe sont secoués par des troubles sécuritaires politiques et sociales, l'Algérie doit rentabiliser et véhiculer la stabilité dont elle jouit à l'extérieur, et ce, à travers, entre autres, l'instauration des meilleures conditions d'accueil que l'on puisse réserver aux immigrés, vu qu'ils sont considérés comme les premiers touristes du pays. C'est le message principal qu'a voulu faire passer le ministre chargé de la communauté algérienne à l'étranger, Halim Benattallah, qui était en visite à Oran, hier, dans le cadre des préparatifs, concernant l'accueil des émigrés qui viennent durant la saison estivale. A ce titre, Benattallah persiste et signe, «L'accueil des émigrés n'est pas une simple question de dispositif d'organisation, elle revêt un caractère politique» a-t-il souligné avant d'évoquer la nécessité de rattraper tous les points noirs qui ont été soulevés l'année dernière et qui ont entaché le bon déroulement de l'arrivée des Algériens, résidant à l'étranger. Sur ce même registre, précisément en ce qui concerne les conditions d'infrastructures d'accueil au niveau du port d'Oran, le ministre a affirmé sa satisfaction de constater que certaines orientations, que lui-même a données, lors de sa visite à Oran en janvier dernier, ont été appliquées, notamment en ce qui concerne l'extension des espaces d'accueil qui ne manquera pas, selon lui, de réduire la durée du passage à la douane. A ce propos, le ministre a instruit les responsables du port afin de mettre à la disposition des touristes le couloir vert qui jusque-là, était réservé aux commerçants, effectuant de nombreux déplacements, dans l'année. En réponse à une requête, émise par le député d'Oran qui a souhaité que la durée réglementaire du TPD, «Traitement du passage de douane», qui constitue une sorte de permis de circulation des véhicules des touristes d'une validité de 03 mois, soit prolongée et M. Benattalah a fait savoir que cette mesure n'était pas spécifique à l'Algérie, mais qu'elle était adoptée dans plusieurs pays du monde. «Il est impossible de prolonger cette durée, car au-delà de 03 mois, on n'est plus dans une situation de tourisme, mais de résidence et celle-ci répond à d'autres procédures», dira-t-il. Sur ce même sillage, un responsable de la douane a donné une réponse, bien différente de celle du ministre. En effet, la prolongation de la durée du TPD est bel et bien possible, dans certains cas exceptionnels et peut se faire sur une simple demande, adressée aux services compétents de la douane.
Des problèmes spécifiques aux clients d'Air Algérie
Les responsables des différents organismes, administrations et établissements, intervenant dans l'accueil des émigrés et ayant pris part à une rencontre de travail, présidée par le ministre Benattallah au siège de la wilaya, ont eu l'occasion d'exprimer les problèmes pouvant entraver, cette année aussi, l'accueil des émigrés et à faire des recommandations dans ce sens. Ainsi, le chef de la daïra d'Es Sénia qui accueille sur son territoire administratif, l'aéroport international, a évoqué la question de la longue durée qui caractérise le traitement des bagages des passagers d'Air Algérie. Et sur ce point précis, le responsable de l'EGSA (Entreprise de gestion des services aéroportuaires) a expliqué que le problème était dû à l'indisponibilité des 02 scanners réservés au contrôle des bagages. Une réponse, n'ayant pas manqué de rompre le calme du wali d'Oran qui s'est aussitôt adressé au responsable de l'EGSA, lui demandant la raison pour laquelle la direction de l'aéroport n'avait toujours pas acheté d'autres scanners, et ce, afin d'améliorer la cadence du traitement des passages. Une question à laquelle le responsable de l'EGSA a répondu tout simplement: «Techniquement, il est impossible d'installer d'autres scanners, car l'aérogare n'est dotée que de 02 tapis automatiques, servant à la rotation des bagages.» Du côté d'Air Algérie, l'on estime que la compagnie nationale compte de nombreux vols quotidiens, ce qui n'est pas le cas des autres compagnies internationales, et ceci explique bien, selon le responsable d'Air Algérie, les longues attentes, durant le traitement des bagages. A cela vient s'ajouter le problème du nombre réduit des moyens de traitement des bagages.
Des manutentionnaires saisonniers pour traiter les bagages
En attendant la réalisation, à Es Sénia, d'une nouvelle aérogare dont l'étude est inscrite depuis 2008, la direction régionale d'Air Algérie a opté pour le renforcement de ses capacités en matière de traitement des bagages, via la manutention du traitement manuel. En effet, le responsable d'Air Algérie a affirmé que 30 manutentionnaires venaient d'être recrutés, en perspective de la saison estivale qui connaît alors un renforcement considérable des vols, notamment internationaux.
Le ministre veut le chapiteau pour les touristes et l'EGSA le réserve aux pèlerins
Considéré comme acquis important dont a bénéficié l'aéroport d'Es Sénia à la faveur de la tenue à Oran du GNL 16 en avril 2010, le grand chapiteau offert par la Sonatrach à l'EGSA est le seul en mesure de régler, un tant soit peu, le problème de la capacité insuffisante du traitement des passagers dont souffre l'aéroport international d'Es Sénia. Ainsi et en réponse à l'instruction verbale du wali et afin que le chapiteau soit opérationnel de nouveau, le responsable de l'EGSA a fait savoir que la saison estivale coïncidait, cette année, avec la période d'El Omra pour laquelle 87 vols ont été réservés. «Ainsi, ajoute-il, les services ont jugé opportun de réserver le chapiteau aux pèlerins et ce, afin que les deux zones A et B dont dispose l'aérogare d'ES Sénia, soient mis à la disposition des vols internationaux.» A en croire ce même responsable, la capacité actuelle du traitement des passagers de l'aérogare d'Es Sénia est 02 fois plus importante que celle du chapiteau, estimée elle à 400.000 passagers.