Le courant semble «rompu» entre les pilotes des bateaux remorqueurs affiliés à l'entreprise portuaire d'Arzew (EPA) et leurs représentants syndicaux, sous la bannière de l'UGTA. En tous cas, c'est ce qui ressort du méli-mélo qui s'était déroulé avant-hier matin au niveau du débarcadère commercial du port d'Arzew, lorsqu'une échauffourée a éclaté entre les deux parties. C'est le perpétuel accroc des revendications salariales qui a monté la pression d'un cran entre les capitaines des navires tireurs, soutenus par leurs subordonnés, en l'occurrence les mécaniciens de bord qui se sont joints par la suite au combat de leurs commandeurs pour marquer leur désapprobation et en face, les délégués syndicaux accusés de manque de rigueur et surtout de fermeté à l'égard de l'employeur, afin de matérialiser les requêtes socio professionnelles, revendiquées par l'ensemble du personnel navigant, affilié au même port à double vocations commerciale et pétrochimique. Les syndicalistes portuaires, pris au dépourvu par ce mouvement de protestation inopiné, tentent tant bien que mal d'apaiser la tension persistante, en avançant le préjugé de la convention collective paraphée entre la fédération nationale des travailleurs du secteur des transports (FNTT)et le ministère de tutelle, les liant ainsi mains et pieds de l'avis des syndicalistes locaux dont le périmètre de mouvement se limite seulement au niveau de l'enceinte portuaire d'Arzew, tandis que la revalorisation salariale a un cachet national et rentre dans les prérogatives de l'instance syndicale nationale (FNTT), tout en promettant au personnel des remorqueurs, au nombre de 89, entre capitaines et mécaniciens de bord du port en question, de soumettre la pétition collective légitime à qui de droit. Les syndicalistes ont même exposé leur stratégie militante, consistant à lutter sur le terrain pour contourner le pacte signé en haut lieu et de concevoir une autonomie qui leur permettra dans l'avenir immédiat de négocier localement d'une façon directe avec la direction générale, à savoir l'EPA. Ces éclaircissements n'ont pas d'ailleurs atténué la rage des navigateurs insurgés qui se sont élevés encore une fois, rejetant en bloc les motifs avancés par le partenaire social et des rixes verbales ont éclaté entre ces mêmes travailleurs et leurs représentants syndicaux, ce qui a d'ailleurs nécessité l'intervention de la police des frontières au port pour empêcher tout dérapage. Le dit méli-mélo a ensuite drainé la grande foule parmi les autres travailleurs, surtout les dockers du port de la ville pétrolière qui ont profité de la confusion pour s'embarquer dans ce conflit et réclamer également des mutations socioprofessionnelles, notamment la réévaluation des rémunérations mensuelles pour le raffermissement de leur pouvoir d'achat qui ne cesse de dégringoler. A noter que ce n'est pas la première fois que l'organisation syndicale de Sidi Saïd est décriée par les travailleurs. Dans un passé récent, les employés de la zone industrielle d'Arzew, employés au niveau de l'entreprise de gestion de la zone industrielle d'Arzew, DRIZ, ont carrément dénigré toutes les tentatives d'atténuation opérées par le partenaire social affilié à l'UGTA, pour débloquer la situation de crise engendrée par le conflit social qui a éclaté au sein de cette entreprise étatique. Les travailleurs réclamaient une nouvelle classification professionnelle, assortie d'une augmentation salariale, tandis que les membres du conseil syndical de ladite entreprise étatique affichaient un attachement ainsi que leurs homologues de l'EPA, au pacte social signé par la tripartite. Il en a résulté une désobéissance de la base syndicale qui a alors pris sa destinée en mains, réfutant ainsi toute idée de représentation syndicale, pour négocier directement avec la tutelle.