Près d'une trentaine de femmes, habitant les quartiers El Hamri et Médioni, ont fermé hier matin l'avenue des Martyrs en signe de protestation contre le retard qu'accuse l'affichage des logements sociaux. Ce qui a nécessité l'intervention des services de police. Les protestataires ont appelé les autorités locales à intervenir dans les plus brefs délais afin de mettre un terme à leur souffrance et accélérer l'affichage des listes des bénéficiaires du logement social. Une heure après la protestation, les services de police ont pu rouvrir la route et libérer la circulation. Quant aux protestataires, elles ont affirmé qu'elles tiendront aujourd'hui un sit-in devant le siège de la wilaya. En début d'après-midi, le mouvement de protestation a pris une autre tournure avec l'entrée en scène de centaines de jeunes et moins jeunes qui ont pris d'assaut l'avenue des Martyrs et une de ses voies perpendiculaires, en l'occurrence l'avenue Cheikh Abdelkader. Des jets de pierres et des slogans dénonçant la mauvaise gestion du dossier du logement dans la wilaya ont été relevés. Ceci, sous la surveillance des éléments de la Sûreté présents sur les lieux. De nombreuses femmes se sont carrément allongées sur la route bloquant ainsi le passage. Un état de fait qui a rajouté à l'excitation des jeunes arrivés sur les lieux. Le mouvement s'est limité à El Hamri mais les cris se faisaient entendre jusqu'aux quartiers limitrophes. Pour les habitants de Médioni qui ont pris part au mouvement de colère, ils avancent le fait que leur secteur urbain ne s'est, à aucun moment, manifesté pour prendre en considération la situation précaire dans laquelle ils vivent. De leur côté, les Hamraouis dénoncent le ‘deux poids, deux mesures' ainsi que les dépassement et le peu de considération affichés par les pouvoirs publics à leur encontre et concernant leur relogement qui, selon eux, tarde à voir le jour. Un peu plus tôt, dans la journée de ce lundi, le wali d'Oran, Abdelmalek Boudiaf, avait déclaré, en marge du forum des citoyens, organisé par le confrère Ouest Tribune, qu'aucun logement social ne sera octroyé à Oran, afin d'éviter une explosion de colère des citoyens, vu que le nombre de logements sociaux réalisés est dérisoire et insignifiant par rapport au nombre des demandes. Le wali a laissé entendre que la distribution de ces programmes dans les circonstances actuelles risque de faire exploser la colère des citoyens «Zawalias» et peut livrer la wilaya d'Oran à une situation difficile à gérer. Selon le premier magistrat de la wilaya, ces craintes de voir l'ordre public perturbé par la distribution des logements sont d'autant justifiées par les prêches incitatifs à la révolte et à la sortie des citoyens dans la rue pour faire valoir leurs droits en matière de logement, prononcés par l'Imam d'une mosquée située dans un quartier populaire de la ville d'Oran. Abdelmalek Boudiaf n'a pas manqué de faire savoir aux participants à ce forum que des mesures sévères seront prises à l'encontre de cet Imam qui a incité publiquement des habitants d'Oran à sortir dans la rue pour faire valoir leurs droits. Le wali n'a pas manqué de souligner que des parties et des milieux incitent les jeunes à la révolte dans certains quartiers populaires, notamment El Hamri et Derb. Afin de faire face aux besoins importants en matière de logement social à Oran, le wali annonce le lancement de la réalisation, à compter de septembre prochain, de 22.000 unités de type social dont les travaux de réalisation ne devront pas dépasser une année.