L'association pour la protection de l'environnement, de l'aménagement du territoire et du développement durable (APEATDD) Arzew, a adressé une correspondance à l'intention des pouvoirs publics mettant en garde contre un péril à caractère écologique menaçant toute la frange maritime du Cap Carbon. D'après le rapport transmis au wali et à la direction de l'Environnement d'Oran ainsi qu'aux autorités locales d'Arzew, et dont une copie a été transmise au journal, les militants verts de l'association (APEATDD), ont exprimé leur crainte quant au spectre d'une catastrophe écologique et sanitaire à grande échelle menaçant les habitants du site maritime appelé ‘Fontaine des gazelles' (4KM sur la corniche arzewienne). Les résidents de cette paisible région côtière seraient touchés par l'inhalation de gaz très toxiques provenant, selon l'association plaignante, du centre emplisseur n°311 appartenant à l'entreprise énergétique NAFTAL et se trouvant en plein tissu urbain. Dans le même contexte, les «soldats» de l'environnement expliquent que ces émanations nuisibles provenant de l'ex usine SERGAL spécialisée dans le remplissage des bombonnes en gaz butane, aujourd'hui désaffectée, seraient à l'origine des troubles respiratoires et autres maux de tête touchant les riverains. Ceci étant, et pour vérifier la gravité de la situation, le journal s'est déplacé au quartier «La fontaine des gazelles», situé à mi-chemin entre la plage St-Michel et celle Akid Lotfi (Cap Carbon), pour trouver par conséquent une population meurtrie par l'ampleur du désastre. Des gaz nuisibles d'une nature indéterminée à en couper le souffle emplissent la région. Les amoureux de la petite crique baptisée «Brixi» ont dû plier bagage et quitter les lieux vers d'autres plus cléments car ne pouvant respirer à longueur de journée ces émanations chimiques aux conséquences fatales pour la santé. «Depuis l'apparition de ce phénomène, je ne cesse de toussailler comme si j'avais l'asthme et mes yeux sont tellement rougeâtres et enflés que ma vue a diminué» dira un riverai exténué. A vue d'œil, le site industriel en question paraît abandonné et à la merci des intempéries et où la corrosion s'est érigée en seigneur sur les lieux détériorant toute la chaîne de production et les gigantesque réservoirs de stockage qui alimentaient, dans un passé récent et durant des décennies, toute la région Ouest en bouteilles de gaz butane. Pire encore, l'usine SERGAL, inexploitée, est entourée de casernes militaires se trouvant en plein site forestier de Djebel Sidi Moussa qui avait pris feu la semaine dernière. A noter que le journal a contacté la direction à Oran sans pour autant avoir l'avis de NAFTAL sur cette question épineuse touchant à la santé publique. De ce fait, le phénomène reste de vigueur en l'absence d'indications sur la nature des gaz se dégageant de cet ancien centre emplisseur et causant des désagréments aux habitants et estivants de la corniche arzewienne. Un peu plus tard dans la journée, nous avons pu prendre attache avec le directeur de l'usine Sergal qui dira: «Nous reconnaissons affectivement que des émanations de gaz ont lieu, elles proviennent de deux fûts de produits dits ‘Mercaptan' qui est un produit chimique sulfurique qui sert à odorer le gaz butane. Ils sont déposés depuis longtemps sur ces lieux et nous n'avons pu trouver une solution pour les mettre ailleurs. Au même endroit, nous avons aussi deux transformateurs usagés qui contiennent de l'Askarel, les odeurs peuvent vraisemblablement provenir de ces deux produits. Ceci dit, nous avons enseveli les deux transformateurs sous du béton et des briques pour tenter d'isoler au maximum ces équipements.»