Agissant sur information portant sur une bande spécialisée dans le trafic de stupéfiants au niveau de la localité de Misserghine, les éléments sécuritaires déclencheront des investigations en ce sens et mettront sous surveillance certains éléments du réseau. C'est ainsi qu'au courant du mois d'avril dernier, les enquêteurs réussiront à intercepter un taxi clandestin à bord duquel se trouvaient deux personnes en compagnie du chauffeur. Signalons que lors de cette interpellation, l'un des passagers réussira à prendre la fuite alors que le deuxième passager ainsi que le chauffeur seront appréhendés. Par ailleurs, la fouille du véhicule a permis de découvrir, cachée sous le siège du véhicule, la quantité de 4kg de kif. Interrogé, le chauffeur du taxi clandestin affirmera tout ignorer de cette marchandise prohibée. «J'ai été arrêté par ces deux jeunes gens qui m'ont demandé de les conduire à Oran, ce que j'ai fait» déclarera-t-il. De son côté, le suspect arrêté, en l'occurrence M.M., expliquera lors de son interrogatoire que la quantité de kif saisie appartenait à son compagnon qui a pris la fuite :«Il s'agit d'un certain Azzeddine qui m'a demandé de lui transporter cette quantité de kif contre la somme de 10.000 da». Ajoutant que le kif est acquis, par le mis en cause en fuite, dans la ville frontalière de Maghnia où il le reçoit d'une autre personne qui l'importe du royaume chérifien. Il citera également deux autres complices. Arrêtés à leur tour, ces deux derniers rejetteront en bloc les accusations portées à leur encontre. L'un d'eux, une connaissance de M.M., affirmera qu'une altercation l'avait opposé dans le passé à ce dernier qui avait juré de lui faire payer cher l'affront. «C'est pour cette raison qu'il me cite dans cette affaire de trafic de stupéfiants» dira-t-il. Appelés, hier, devant le pôle judiciaire d'Oran, le chauffeur de taxi de même que les trois autres mis en cause maintiendront leurs déclarations, rejetant en bloc les accusations portées à leur encontre. M.M. essayera même de minimiser les faits en avançant qu'il ignorait ce que le paquet contenait. «Donc, vous ignoriez ce que le paquet contenait?» interrogera la présidente de l'audience. «Pourquoi alors avez-vous accepté de le faire pour 10.000 DA ?» ajoutera-t-elle. Ne sachant que dire le mis en cause se taira. Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public requerra à l'encontre des quatre prévenus, présents, la peine de quinze ans de prison ferme, alors qu'il demandera une peine de vingt années contre le fugitif. La défense de M.M. plaidera les circonstances atténuantes, tandis que celle des trois autres mis en cause demandera l'acquittement de ses mandants. L'affaire a été mise en délibéré pour la semaine prochaine.