Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, a indiqué hier, que « Les établissements universitaires ont accueilli, cette année, plus de 221.000 nouveaux étudiants, orientés vers différentes filières, conformément aux critères pédagogiques, contenus dans l'arrêté ministériel qui organise cette opération ». Il a souligné, à l'ouverture de la conférence nationale des universités, consacrée à l'évaluation de la rentrée universitaire 2014-2015, « le bon fonctionnement de l'opération d'accueil des étudiants », précisant qu'« un étudiant sur deux a obtenu le premier choix exprimé sur la fiche de vœux et huit étudiants sur dix ont obtenu un des cinq premiers choix exprimés ». Quant aux recours, le ministre a indiqué que « le nombre global enregistré n'a pas dépassé 5.000. Ils ont été pris en charge dans les délais ». Pour ce qui est du nombre global des inscrits dans les différents cycles et filières de formation, le ministre a fait savoir que « cette rentrée ce nombre a atteint 1.324.000 étudiants, après l'accès au master de près de 75% du nombre total des étudiants sortants du premier cycle ». Pour le ministre, les efforts consentis cette année dans le domaine du renforcement des structures d'accueil pédagogique ont permis d'entamer les cours dans les délais, dans la majorité des établissements universitaires. Ce qui a permis « d'allonger le temps pédagogique » qui constitue, selon le ministre, « le facteur essentiel dans l'amélioration de la qualité de l'enseignement : objectif permanent du secteur ». Aussi, afin de mieux prendre en charge les demandes d'inscriptions des étudiants, notamment dans certaines spécialités, le ministre a appelé les responsables des établissements universitaires à « prendre en charge le phénomène du déséquilibre dans la répartition des étudiants entre les établissements des régions. Ceci, d'autant plus, précise le ministre, que « le secteur se prépare à accueillir, à la prochaine rentrée, un nombre plus important de bacheliers du fait de l'arrivée de la double promotion d'élèves, suite à la restructuration des cycles d'enseignement pré-universitaire ». Il afffirme par ailleurs, que « le succès de la rentrée universitaire 2014-2015 a été rendu possible grâce aux efforts consentis par toute la communauté universitaire dans le domaine des structures d'accueil pédagogique et d'accompagnement dans le domaine de l'encadrement, que les cours ont débuté dans les délais dans la majorité des établissements universitaires et ce, grâce à la bonne préparation de la rentrée universitaire, au déroulement de la plupart des examens de rattrapage à la fin de l'année écoulée et à l'ouverture des structures des œuvres universitaires dès le 1er septembre ». Ouverture de nouvelles formations à finalité socio-économique Sur un autre plan, le ministre a fait état de la mise en application d'un nombre de mesures à la faveur de cette rentrée, dont il cite l'intégration de critères complémentaires pour l'habilitation et l'ouverture de nouveaux points de formation, en respect des normes d'encadrement et des exigences de l'environnement socio-économique. Cette approche contribuera, selon le ministre, à « rattraper le retard enregistré en matière de formation à finalité professionnelle ». Le ministre a rappelé dans ce cadre que « seulement 10% des offres de formation en licence à caractère professionnel sont assurées par les établissements ». Le ministre a souligné qu'il était nécessaire de se concentrer sur ce type de formation, « à travers l'établissement de meilleurs rapports avec l'environnement socio-économique, notamment par son implication dans la détermination des spécialités et des contenus des programmes ». D'autres mesures concernant le master ont été prises pour cette rentrée. Il s'agit, selon le ministre, d'« assurer la multiplication et la diversification des offres de formation en master, afin de répondre à la forte demande exprimée à ce sujet ». Abordant le système LMD (licence, master, doctorat), le ministre a indiqué que « la rentrée actuelle a été marquée par l'extinction de la formation classique au niveau de la licence, et le passage au système LMD, qui a retardé l'approfondissement de la réforme ». Ainsi, tous les efforts, précise le ministre, « seront orientés cette année, vers la mise en place des mécanismes de passage des diplômes aux diplômes du nouveau système, avec l'adoption d'un calendrier précis à cet effet ». Le ministre a souligné également que « la démarche du secteur s'appuie sur un programme visant à l'amélioration de la qualité de la formation supérieure et l'élévation du niveau de compétences scientifiques et des qualifications des diplômes universitaires à travers la refonte des programmes et des méthodes d'enseignement ». Il s'agit aussi, selon le premier responsable du secteur de l'enseignement supérieur, « d'améliorer et de renforcer la relation entre l'université et le secteur socio-économique, en privilégiant une coopération capable de dynamiser l'ouverture de l'université à l'international ». Les Centres et autres laboratoires de recherche Sur un autre registre, le ministre du secteur a relevé le « retard » mis pour la réalisation des centres et autres laboratoires de recherche, ainsi que l'équipement de ceux achevés, relevant les enveloppes conséquentes « pourtant » dégagées à cet effet. S'agissant des pôles de formation, le ministre a également noté la « carence » dont pâtissent certaines spécialités dans l'Algérois, à l'instar de l'architecture, de l'informatique et des sciences et technologie, exhortant les différents intervenants du secteur à « y remédier ». Le ministre a appelé, les recteurs d'universités à ouvrir le dialogue et la concertation avec tous les acteurs universitaires, à leur tête les organisations syndicales et les associations estudiantines. « J'ai, à plusieurs occasions, insisté sur la nécessité d'ouvrir les portes du dialogue et de la concertation avec les acteurs universitaires et en premier lieu, les organisations syndicales et les associations estudiantines », a déclaré M. Mebarki dans son allocution d'ouverture des travaux de la conférence nationale des universités au siège de son département ministériel. « A ce propos, a-t-il ajouté, je vous demande de consacrer des rencontres périodiques avec les partenaires sociaux à différents niveaux hiérarchiques universitaires, de prendre en charge leurs revendications légitimes et de tenir la tutelle informée, de manière périodique, des résultats de ces rencontres et des solutions qui ont été dégagées ». Amélioration de la situation socioprofessionnelle des enseignants Le ministre a affirmé par ailleurs que l'amélioration des conditions professionnelles et sociales des enseignants, chercheurs et fonctionnaires figurait au centre des préoccupations du ministère. « Je réaffirme que l'amélioration des conditions professionnelles et sociales des enseignants, des chercheurs et autres personnels constitue notre préoccupation fondamentale, du fait que cette question conditionne les projets de développement du secteur », a-t-il indiqué. « Nous œuvrons en collaboration avec nos partenaires sociaux à étudier toutes les propositions qui favorisent l'amélioration des conditions de travail et de la vie de la communauté universitaire dans toute sa composante », a précisé le ministre dans cette optique, M. Mebarki a invité les établissements universitaires qui « connaissent un retard dans la distribution des logements réalisés, à accélérer le rythme de leur travail », faisant remarquer qu'« au cas où il est fait recours au fichier national des bénéficiaires d'un logement, pour les besoins de vérification, le ministère de l'Habitat donnera la priorité à l'examen des demandes de la communauté universitaire ». Il a également exhorté les recteurs des établissements universitaires et des centres de recherche scientifique « à prendre part à la réflexion en cours » sur la révision de l'organisation de la carrière professionnelle de l'enseignant-chercheur en vue d'intégrer la production pédagogique au sein des critères d'avancement et de promotion, de dégager des solutions pour faciliter les soutenances de thèses de doctorat, en particulier en améliorant l'utilisation de la formation à l'étranger ». Le ministre a relevé avec satisfaction la « mobilisation » de la communauté scientifique nationale pour l'amélioration de la visibilité des universités algériennes sur la scène internationale. Vers la création d'une académie des sciences « Le secteur de l'enseignement supérieur œuvre pour la création d'une académie des sciences et des technologies, en tant qu'autorité scientifique suprême du pays », a indiqué le ministre, précisant que son rôle serait de contribuer au développement des sciences et de leurs applications et de conseiller les autorités publiques dans ce domaine. Le ministre estime que l'élite scientifique algérienne, qu'elle soit à l'intérieur du pays ou à l'étranger, « a besoin d'un tel espace scientifique qui lui permettra d'exprimer ses capacités scientifiques et technologiques et de renforcer sa visibilité dans le monde ». « L'absence de cet espace ne peut qu'influer négativement sur notre positionnement scientifique international », a enfin souligné le ministre.