” Je parle toutes les langues, mais je n'appartiens à aucune ” Amine Maalouf ” Purifie-toi des attributs du moi, afin de pouvoir contempler, ta propre essence pure” D E Rumi Après avoir épuisé toutes nos indignations, un grand jour est arrivé… Ce fût le “22 février 2019″… Nous sommes sortis dans les rues des 48 wilayas D'ALGERIE, pour un seul et même combat : celui de bâtir un état de droit, avec un emblème national unique, que tous nous chérissons jalousement. C'était aussi le moment opportun d'évoquer la richesse, née de nos diversités culturelles, et non de développer le ” moi” excessif, destructeur ! Car hélas, après 57ans de règne du régime autoritaire, répressif, nous sommes passés à côté de beaucoup de choses, et, au moment où il fallait additionner nos différences, on nous a manipulé, et appris juste à les soustraire !! Il est des moments, où nous devenons beaucoup plus attentifs voir sensibles, à ce qui nous entour, comme lors du mouvement révolutionnaire du 22 février.. Tristes sont nos constatations, et grand est notre étonnement de voir, de plus en plus de dérapages en tous genres, que ce soit dans la rue, ou sur certaines pages Face book, où certains de nos compatriotes, excellent dans l'intox et la désinformation, voir, dans un révisionnisme dangereux qui touche à nos repères, tel, le Grand Ibn Baddis, qui fut le premier à être voué aux gémonies, ou à notre amazighité, qui ne doit plus souffrir d'aucun doute.. Beaucoup de dépassements surviennent chaque vendredi, alors que l'heure est à L'UNITE de toutes les Algériennes, et de tous les Algériens… En ces temps de doute pour certains, il est bon de se nourrir de lectures, qui participent de nous réconcilier entre nous même et entre ceux avec qui nous partageons, le même espace géographique, le même hymne national, le même drapeau, le tout, bien lié par le sang pur d'un million et demi de nos meilleurs pères et mères. Beaucoup de nos concitoyens, ont lu et aimé “les identités meurtrières” d'Amine Malouf.. les idées que véhiculent cet ouvrages sont fortes, imparables..Elles sonnent comme une alerte, en ces temps de bigoteries et de manipulations tout azimut (ethnique, culturelle, religieuse, nationaliste…)… N'est il pas venu le temps de nous voir les uns les autres comme des “citoyens du monde” …dans une appartenance universelle et “développant le sentiment d'appartenir à l'aventure humaine” …plutôt que la “ghetotisation” longtemps nourrie, qui n'offre plus ni sécurisation, ni perspectives enrichissantes… Va t-on enfin comprendre, que les différences sont une richesse? Et qu'il est suicidaire de se cloîtrer sur soi -même, se “ghetoiser” alors que le monde tend vers l'effacement des frontières ! Il est très facile de tomber dans des pièges qui peuvent fausser les vraies questions, il est plus facile de se faire des ennemis, il est plus facile de se disperser que de se rassembler, car il est temps de se rassembler POUR NOTRE PATRIE, sans que chacun de nous crié « JE SUIS LE MEILLEUR » L'identité ce thème récurrent, qui revient trop souvent ces dernières années, et de manière ” insolente” ces dernières semaines du hiraq…nous renvoie vers notre propre image, celle d'un peuple primaire, combien loin de l'universalisme et des véritables combats que se livrent d'autres humains, dans d'autres contrées, à savoir ceux des technologies et du “savoir” dans toutes les disciplines porteuses d'espoir pour “un vivre mieux”, pour un monde plus humain, où il fait bon y vivre, s'entre aimer au lieu de s'entre déchirer à cause d'un ” être” dont nous ne sommes nullement responsable… Les invasions, l'Histoire ou les histoires, la géographie l'environnement sont autant de facteurs, qui font que nous sommes ce que nous sommes, personne n'a choisi son lieu de naissance: ” La terre est ma patrie, l'humanité ma famille” disait Khalil Gibran Arrêtons avec ce jeu svp, car qui est en mesure de prouver qui descend de qui et de quoi? Où sont les registres et les arbres généalogiques remontant à quatorze siècles et plus, pour trancher cette question? Les seuls documents permettant de tracer l'arbre généalogique de chaque famille datent des années 1880 avec l'instauration obligatoire de l'Etat civil: il s'agit des registres matrices qui d'une part ne permettent pas de remonter plus loin que la fin du XVIIIé siècle, et qui d'autre part ne permettent pas du tout de distinguer le « Kabyle » de « l'Arabe » du “Chaoui” etc., tous des "indigènes" selon l'administration coloniale. Nous avons subi toutes sortes d'invasions faisant de l'Algérie un véritable creuset ethnique ce qui est en soi une richesse inestimable, car plus les races se mélangent, plus elles sont résistantes et ce qui en résulte est toujours un magnifique melting-pot avec un ADN amazigh comme le soulignait un ami. Assumons notre histoire depuis l'origine, et nous serions mieux avisés, plutôt, cherchons à reconstruire notre pays ravagé aujourd'hui par la corruption, le délitement, et la dégradation de nos valeurs morales ancestrales.. La véritable identité, est d'être présente et capable d'aimer… l'homme doit être capable de quitter ses ” faux semblants » et trouver une voix pour se parler ….. Cela s'appelle le détachement « L'identité n'est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l'existence. » disait Amin Malouf dans “Les identités meurtrières” qui contient bien des vérités, vérifiées par l'histoire ! Nous avons dans notre saint coran, des sourates édifiantes pour étayer notre contribution et pour terminer en beauté, cette approche, qui se veut unificatrice : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d'un homme et d'une femme, et nous vous avons établis en peuples et en tribus pour que vous appreniez à vous connaître. Le plus noble d'entre vous, aux yeux de Dieu, est le plus pieux. Et Dieu est savant et bien informé (Coran 49,13) ». « Si Dieu l'avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. Mais il a voulu vous éprouver par le don qu'il vous a fait. Cherchez à vous surpasser les uns et les autres par les bonnes actions. Votre retour à tous se fera vers Dieu, il vous éclairera au sujet de vos différends » (Sourate 48-verset 5). R H Bourahla