A une dizaine de jours des élections législatives en Algérie, un jeune vendeur ambulant a fait une tentative d'immolation à Jipel, à 360 km à l'est d'Alger, provoquant de sérieuses émeutes. Le drame de Jipel ressemble en bien des points à celui du tunisien Mohamed Bouazizi, dont l'immolation avait été le déclencheur de la révolution tunisienne, puis du Printemps arabe. Il s'agit là d'un jeune vendeur ambulant qui pour protester contre la démolition de son local de fortune par la police s'est aspergé d'essence avant de se mettre le feu, a indiqué l'agence de presse algérienne APS. Ce dernier a ensuite été évacué vers le centre des brûlés de Constantine, à 430km à l'est de la capitale. Son geste a déclenché par la suite des scènes d'émeute. Des manifestants ont pris d'assaut la préfecture obligeant les forces de l'ordre à se déployer devant plusieurs bâtiments publics. Le siège départemental du Front de libération national (FLN au pouvoir) et les bureaux d'un voyagiste public, ont également été incendiés. De colère, certains jeunes s'en sont pris à des voitures stationnées dans la rue, les saccageant et conduisant la quasi-totalité des commerçants des quartiers des alentours à fermer leurs boutiques. En Algérie, les tentatives d'immolation se sont multipliées depuis janvier 2011. La presse algérienne en a comptabilisé plusieurs dizaines touchant notamment des lycéens. Signe du malaise social évident qui ronge l'Algérie, à une dizaine de jours d'élection législative très attendues.