L'Arakan, Etat birman frontalier du Bangladesh, est peuplé en majorité par des arakanais bouddhistes. 800 000 Rohingya vivent aussi dans cet Etat, en particulier près de la frontière avec le Bangladesh et constituent une importante minorité musulmane dans cette région. Au cours des années, ils ont massivement fui la répression de la junte birmane, notamment en 1978 et 1991-1992. Plusieurs centaines de milliers de Rohingya vivent encore dans des camps de réfugiés au Bangladesh. Beaucoup d'entre eux vivent dans le dénuement le plus complet. Les Rohingya, l'une des minorités les plus persécutées au monde selon les Nations Unies, réclament depuis des années les mêmes droits que les autres groupes ethniques du pays, ce que refuse le gouvernement birman. Enfants comme adultes, tous victimes d'un massacre bien assumé Les Rohingya ont toujours été considérés comme des citoyens de seconde zone bien que leur présence dans cette région depuis plusieurs siècles soit avérée. Les traitements dont sont victimes les Rohingya sont extrêmement discriminatoires, le gouvernement birman ne leur accordant notamment pas de passeports, ce qui les laisse de fait apatrides. En 1991-92, plus de 270 000 Rohingya ont franchi la frontière du Bangladesh, fuyant la discrimination et de nombreuses persécutions de la part des juntes successives. Leurs déplacements sont contrôlés, leurs terres confisquées, leur droit à fonder des familles discuté. Ils sont victimes de déportation, de travail forcé, et de torture. La haine raciale a été un facteur très important dans les atteintes aux droits de l'Homme perpétrées contre les Rohingya. Un usage illégal et abusif de la force contre les Rohingyas Ces derniers temps, malgré les velléités réformistes du gouvernement civil, les violences antimusulmanes et la propagande raciste ont augmenté contre les musulmans, et en particulier contre les Rohingya. En raison de cette persécution généralisée, on estime que 1,5 millions de musulmans Rohingya ont été soit expulsés ou ont dû quitter leur patrie au péril de leur vie. Ainsi, les forces de sécurité birmanes ont répondu aux violences sectaires qui ont surgi au mois de juin 2012 dans le nord de l'Etat d'Arakan par des arrestations massives et par un usage illégal et abusif de la force contre les Rohingyas. La police locale, les militaires, et les forces de sécurité frontalières, connues sous le nom de NaSaKa, ont commis de nombreux abus dans les régions à prédominance musulmane tout en tentant de lutter contre la violence entre les Rohingyas et les arakanais Crise humanitaire : Plus de 90 000 déplacés, le Bangladesh ferme ses frontières Selon les autorités, les troubles dans l'Etat d'Arakan auraient déplacé plus de 52.200 personnes qui ont été hébergés dans les 66 camps de réfugiés installés dans la région. Toutefois, l'ONU estime que près de 90.000 personnes ont été déplacées et ont urgemment besoin d'assistant humanitaire. Du 3 au 18 Juin, plus de 2.000 Rohingya, principalement des femmes et des enfants, ont tenté de traverser la rivière Naf dans des embarcations de fortune afin d'entrer au Bangladesh, mais ont été refoulés par les autorités bangladaises. Les garde-frontières du Bangladesh continuent de repousser les bateaux, alors que les Nations unies ont appelé Dacca à laisser sa frontière ouverte. Sur ces bateaux repoussés par les garde-frontières du Bangladesh, il n'a y a que des femmes, des enfants et des blessés « Nous appelons le gouvernement du Bangladesh à laisser ses frontières ouvertes et à fournir une aide humanitaire d'urgence», a déclaré à Dacca un représentant de l'agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), Craig Sanders. L'info d'aktu: Les Rohingyas vivent le long de la frontière avec le Bangladesh et sont appelés en Birmanie les « Bengalis », du nom de leur dialecte. Apatrides, ils ne font pas partie des minorités ethniques reconnues par le pouvoir, alors que les activistes rohingyas clament leur appartenance historique à la Birmanie. L'ONU les considère comme l'une des minorités les plus persécutées de la planète. Sur Internet, les Birmans abreuvent en ce moment les Rohingyas d'insultes, les qualifiant d' « immigrés illégaux », d' « envahisseurs » et de « terroristes ».