Le ministre français de l'intérieur Brice Hortefeux sera jugé le 9 juin pour ses propos jugés "outrageants" envers les Arabes, a décidé mercredi la cour d'appel de Paris. Le ministre avait été condamné, en première instance, dans cette affaire en juin 2010 avant de faire appel. Après désistement de trois associations parties civiles au procès, la cour d'appel devait examiner mercredi la recevabilité du seul Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), qui avait initié les poursuites. Elle a finalement, après une audience, décidé de joindre cet examen de la recevabilité à une audience globale sur le fond du dossier. Ce procès a été fixé au 9 juin. Le 4 juin, le ministre de l'intérieur a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à 750 euros d'amende et 2000 euros de dommages et intérêts au Mrap, suite à des propos jugés "outrageants" envers les Arabes, adressés en septembre 2009 à un jeune militant UMP. Lors de l'université d'été du parti, le ministre avait notamment lancé à ce militant, né de père algérien : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes". M.Hortefeux a toujours nié avoir visé les Arabes. Cette affaire n'est pas la première portée devant la justice et incriminant le ministre français. Le 17 décembre dernier, il a été condamné par la justice à 1 euro de dommages et intérêts pour atteinte à la présomption d'innocence de l'ex-conseiller de Michèle Alliot-Marie à la Chancellerie, David Sénat. Ce dernier, qui avait été placé en garde à vue pour être interrogé sur son implication présumée dans les fuites au journal Le Monde concernant le dossier Bettencourt, avait assigné le ministre de l'intérieur en référé le 19 novembre. Brice Hortefeux avait alors estimé que cette démarche était "totalement sans objet, ni fondement". Réagissant aux démêlés de M.Hortefeux avec la justice, le PCF avait jugé "totalement incompréhensible" son maintien comme ministre de l'intérieur après sa condamnation, appelant le chef de l'Etat français à respecter sa promesse de "République irréprochable".