Une rencontre de partage d'expériences et d'idées autour du patrimoine architectural et urbain et les mécanismes de protection et de financement à mettre en œuvre pour sa sauvegarde a été organisée, jeudi à Alger, dans le cadre du plan stratégique de développement et de modernisation de la capitale Alger.Animée au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria par l'architecte algérien, spécialiste en histoire de l'architecture et du patrimoine, Boussad Aiche, et le professeur à la « Lee Kuan Yew School of public Policy » (université nationale de Singapour) et expert en architecture et politiques publiques, le Singapourien, Kervin Tan, la rencontre s'est déroulée en présence du ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, et de plusieurs architectes spécialistes en patrimoine, ainsi que d'étudiants en classes d'Architecture et Design de l'Institut national supérieur des Beaux-Arts d'Alger et ceux de l'Ecole polytechnique d'Architecture et d'Urbanisme (EPAU) d'El-Harrach, à Alger. Intervenant sur une thématique intitulée, «l'Architecture du 20e siècle : les figures de la modernité algérienne», M. Boussad Aiche a évoqué des noms qui ont marqué le patrimoine architectural durant cette période, à l'instar d'Oscar Niemeyer et Abderrahmane Bouchama, indiquant que certains édifices «mériteraient d'être classés». L'intervenant a ensuite passé en revue l'architecture du site de Timgad, le mausolée d'Imedghassen, puis la cité de Beni Iseguen dans la vallée du M'Zab, la Qalâa d'Ath Abbes à Bejaia, le Village Ait El Kaid à Tizi-Ouzou et Sidi Boumediene à Tlemcen. Le front de mer à Alger et la «nécessité de reconstruire son image avec une nouvelle identité visuelle conforme à l'ancien Alger», a été la deuxième intervention de M. Aiche. Kelvin Tan a, quant à lui, présenté l'expérience de son pays, qui a mis en place des mécanismes de prise en charge du patrimoine culturel, dans une communication intitulée, «Patrimoine culturel de Singapour : mécanismes et instruments de sauvegarde», qu'il a détaillée en quatre phases de conservation depuis les années 1960. Il détaillera cette expérience de la phase dite «informelle» consistant en une collecte détaillée de données, à celle «formelle» de l'élaboration de lois et la création d'agences pour lever les difficultés recensées lors de la 1er phase, arrivant ensuite à l'étape de la «mise en œuvre» mettant à contribution, le «public comme partie prenante du projet». «La conservation et la sauvegarde du patrimoine architectural et urbain implique le peuple, qui dans le même élan aura à protéger sa culture, son identité, son patrimoine et son histoire» a-t-il conclut. Organisée par le ministère de la Culture et des Arts, la rencontre s'est terminée par un débat qui a vu l'intervention de plusieurs enseignants universitaires, architectes et urbanistes, ainsi que de responsables d'entreprises et de bureaux spécialisés.