Le projet de loi organique relatif à la promotion des droits politiques de la femme est "fin prêt", a annoncé, jeudi à Alger, la ministre déléguée, chargée de la Famille et de la Condition féminine, Nouara Saadia Djaafar. Intervenant lors d'une journée d'information sur la condition féminine en Algérie, Mme Djaafar a insisté sur la nécessité d'œuvrer à la promotion des droits politiques de la femme "avant même la promulgation de la loi organique issue de l'article 31 bis de la Constitution", renforçant les droits politique de la femme, dont "le projet est fin prêt et se trouve au niveau du ministère de la Justice". Elle a souligné, à ce sujet, que dès la promulgation de cette loi organique, la classe politique algérienne "sera mise devant ses responsabilités" sur cette question. Mme Djaafar a appelé les femmes parlementaires et les représentantes de la société civile à "ne pas attendre la mise en œuvre de l'article 31 bis de la Constitution" pour œuvrer à la promotion des droits politiques des femmes surtout, a-t-elle dit, que le rendez-vous électoral de 2012 est proche. "Durant ces deux dernières années, nous avons constaté l'émergence, dans les deux Chambres du Parlement, d'un groupe œuvrant pour que la femme jouisse du rôle politique qui lui revient", a-t-elle ajouté, relevant que des interventions dans ce sens ont été faites lors des débats sur la Déclaration de politique générale du gouvernement et la Loi de finance. La ministre a émis le vœu de voir ce groupe de parlementaires s'élargir pour être en mesure d'élaborer des propositions à même de consolider le rôle politique de la femme. Elle a également appelé à initier des "campagnes de sensibilisation" dans l'objectif de renforcer la présence des femmes dans les assemblées populaires élues. Dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de la Constitution amendée relatives à la promotion des droits politiques de la femme, une commission chargée de l'élaboration du projet de loi organique a été installée par le ministre de la Justice, garde des sceaux, Tayeb Belaiz, le 16 mars 2009. système d'information sur les violences à l'égard des femmes en Algérie "prêt" ALGER - Le système d'information sur les violences à l'égard des femmes en Algérie est "prêt" dans l'ensemble de ses fonctionnalités informatiques, a indiqué, jeudi à Alger, l'expert algérien, Brahim Benmoussa. Intervenant lors de la journée d'information sur la condition féminine en Algérie, M. Benmoussa a affirmé qu"'avant la phase d'opérationnalisation et de généralisation progressive prévue dans un avenir proche, le système d'information est dores et déjà utilisé par l'Institut national de la Santé publique (INSP) et adopté par le centre d'accueil pour les femmes victimes de violence de Bou-Ismail". Il a expliqué, dans ce cadre, que ce système d'information est conçu pour donner des données relatives à "la production universitaire de post-graduation autour de la violence à l'égard des femmes qui ciblerait, d'une manière privilégiée, les travaux soutenus dans des disciplines relatives à la criminologie, sociologie, psychologie, droit, sciences de l'information et de la communication ainsi que la médecine légale". En plus de la production littéraire et cinématographique ayant pour thème direct la violence à l'égard des femmes, ce système fournit aussi des données à la production journalistique et les textes de lois éventuels régissant cette question. De son côté, Ouahida Boureghda, chargée d'étude et de synthèse au niveau du ministère délégué, chargé de la Famille et de la Condition féminine, a mis en relief, dans son intervention dédiée à la lutte contre la violence à l'égard de la femme dans l'agenda de son département ministériel, l'enquête nationale réalisée sur ce phénomène ayant pour objectif d'évaluer la prévalence de la violence et l'élaboration d'indicateurs pour le suivi de la lutte contre la violence envers les femmes. Elle a indiqué, à cet égard, qu'un système d'information a été réalisé en 2009, en concertation avec les ministères, la sûreté et la gendarmerie nationales et les associations, permettant l'exploitation de l'ensemble des données et le partage ainsi que le renouvellement des informations introduites. Dans le but de "renforcer" la prise de conscience de l'opinion publique autour de ce problème, d'œuvrer au changement des attitudes, comportements et idées préconçues qui considèrent la violence comme un acte ordinaire ainsi que la mobilisation de la société et ses institutions, en vue de contribuer à la protection des groupes en difficultés, Mme Boureghda a plaidé pour des campagnes de sensibilisation, à l'instar de celle qui a été menée à l'échelle nationale en 2009. L'experte algérienne dans la condition féminine, Nadia Bellal, qui a établi un état des lieux en matière de collecte, analyse, diffusion et utilisation des données et de l'information sur la violence à l'égard des femmes, a mis l'accent sur des visites sur le terrain effectuées par des organisations impliquées dans la lutte contre la violence à l'égard des femmes dans 11 wilayas du pays. A partir d'une étude basée sur une analyse quantitative et qualitative, sur la base d'interviews semi-structurées, elle a soutenu que "les organisations rencontrées ne sont pas uniquement impliquées dans la lutte contre la violence à l'égard des femmes mais sont, aussi, en charge des femmes et toute personne dans une situation difficile". Mme Bellal a relevé, à la faveur de cette étude, la "rareté" des centres d'accueil et la "non disponibilité" de moyens humains et financiers nécessaires à ce genre d'activité. Selon cette experte, il existe aussi "un manque de vision stratégique permettant un énoncé clair des missions de ces organisations". Dans le même contexte, elle a souligné que "les données sont peu ou pas produites de façon systématique et planifiée dans la majorité des cas". C'est ainsi qu'elle a plaidé pour le "renforcement" des capacités des organisations impliquées dans la lutte contre la violence à l'égard des femmes, à travers la mise en œuvre d'un système d'information, la disponibilité des ressources humaines et financières ainsi que les ressources matérielles.