Les mesures fiscales exceptionnelles décidées samedi par le gouvernement, applicables à partir du 1er janvier, devraient produire leurs effets dans les tout prochains jours, affirme-t-on dans les milieux spécialisés. Le ministre du commerce, Mustapha Benbada, a réuni à cet effet, les opérateurs économiques (producteurs et importateurs) notamment pour rendre ''opérationnelles'' ces mesures fiscales et douanières prises par le gouvernement pour baisser les prix du sucre et de l'huile et maintenir un cadre de concertation permanent. Dans une interview accordée à la radio Chaîne I, M.Benbada a prédit une baisse des prix du sucre et de l'huile à la fin de cette semaine pour atteindre les 90 DA pour le kg de sucre et 600 DA pour le bidon d'huile de 5 litres, contre respectivement 125 à 135 DA et 700 à 900 DA. M. Benbada a appelé les grossistes à suivre cette démarche en les assurant qu'ils "recevront de la part des producteurs des chèques de ristourne", couvrant le différentiel du prix, tout en assurant les producteurs qu'ils seront, à leur tour, "payés par l'Etat". Cet argument, bat en brèche les craintes exprimées par CEVITAL, selon lesquelles l'outil de production serait menacé. Selon des sources proches du ministre du commerce, c'est en fait le groupe Cevital, qui a décidé d'imposer aux grossistes et transformateurs le paiement de leurs achats de sucre et d'huile par chèque, sur la base de la mesure, qui entrera en fait en vigueur le 31 mars 2011, de plus de 500.000 dinars. Le même groupe agroalimentaire a également annoncé à ses clients qu'ils doivent présenter leurs demandes d'achats accompagnées de facturiers, de comptes sociaux et de chèques, notamment. Ces décisions de ce groupe seraient à l'origine de la détérioration brusque et soudaine du marché national des produits agroalimentaires. Le gouvernement a, en effet, décidé la suspension et l'exonération des droits de douanes, de taxes et d'impôts représentant un total de charge fiscale de 41%, qui vient en déduction des prix de revient, du 1er janvier au 31 août 2011. Elles comprennent également la suspension des droits de douanes, qui sont de l'ordre de 5%, à l'importation du sucre roux et des matières de base entrant dans la fabrication des huiles alimentaires. Le ministre a assuré que l'Etat "disposait des moyens financiers pour intervenir dès qu'il s'agit de la protection des consommateurs d'une flambée exceptionnelle des prix " et qu'il (l'Etat) était même prêt à "affronter en toute sécurité une éventuelle crise alimentaire mondiale". Le gouvernement a décidé également la suspension pour ces mêmes produits de la TVA (17 %), ainsi qu'une exonération de l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS). Cet impôt est de 19% pour les l'activités de production, et de 25% pour les activités de distribution. Ces mesures ''exceptionnelles'' selon des économistes, ont été prises pour réajuster à leur juste valeur les prix du sucre et de l'huile, les deux produits qui ont connu une hausse soudaine et surprenante au début de l'année. Par ailleurs, dans son communiqué samedi, le conseil interministériel avait relevé, à propos de ces hausses de prix que ''rien ne saurait fonder les rumeurs sur une hausse des prix de ces produits aux consommateurs, tout comme les rumeurs de risque de pénuries sont infondées''. ''(...) En ce qui concerne les huiles et le sucre, la hausse des prix de leurs matières premières sur le marché international, ne saurait à elle seule expliquer la brusque augmentation des prix de ces produits au détail survenue durant les dix derniers jours''', ajoute t-on. ''Les procédures nouvelles, imposées par certains pour l'approvisionnement des grossistes en sucre et huile alimentaire sont des mesures injustifiées, qui de surcroît relèvent du domaine de compétence de la puissance publique'', relève la même source, qui a tenu à préciser que ''nul ne peut mettre en doute la volonté résolue de l'Etat, d'intervenir chaque fois que nécessaire pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens, face à toute hausse de prix découlant des fluctuations sur le marché international ou des coûts de revient localement''.