Ce sont les grossistes qui ont provoqué la subite hausse des prix. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a ainsi appelé, jeudi, les producteurs et importateurs d'huile et de sucre à annuler toutes les conditions imposées aux grossistes et qui sont à l'origine de la hausse, ces derniers jours, des prix de ces deux produits. Dans un communiqué du ministère, les mesures imposées aux grossistes, notamment la remise de dossiers d'achat avec ces nouvelles conditions, ont provoqué une crise sur le marché de détail, notamment une surchauffe des prix du sucre et de l'huile, avec des rumeurs injustifiées sur de prochaines pénuries, notamment de la farine. Après avoir grimpé au cours des premiers jours de janvier, les prix des produits de large consommation connaîtront une régression dans une semaine, a promis jeudi le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, sans expliquer comment son département compte réagir pour concrétiser cette éventuelle baisse. Le ministre a indiqué que la distribution des produits de large consommation, dont certains ont enregistré une soudaine envolée des prix depuis le début du mois de janvier, se normalisera dès la semaine prochaine. Le ministre, qui a rencontré les professionnels du secteur (transformateurs et importateurs), a réaffirmé que le problème de disponibilité des produits de large consommation «ne se pose pas», et que les prix de ces produits sont maintenus à leur niveau de début de l'année. L'Etat impuissant devant les barons de la fraude fiscale Il a affirmé, dans ce contexte, que les problèmes qui ont conduit à cette situation de crise, notamment les nouvelles conditions d'approvisionnement en produits de large consommation imposées aux grossistes et détaillants, «ont été résolus». Les nouvelles mesures portent sur la fourniture par les grossistes et transformateurs de documents sur leurs activités, notamment le registre de commerce, l'achat par facture, et leur bilan comptable (comptes sociaux), ainsi que l'utilisation du chèque pour les paiements de marchandises. Les grossistes ont donc décidé de facturer aux détaillants la TVA de 17% et la TAP (taxe sur l'activité professionnelle) de 2%. Ils se sont juste conformés à la réglementation en vigueur qu'ils ont de tout temps violée. La décision du ministère du Commerce d'assainir l'activité de vente en gros et mettre un terme à l'informel et celle du ministère des Finances qui a imposé l'utilisation du chèque pour les transactions commerciales supérieures à 500 000 dinars à compter du 31 mars ont ainsi conduit les grossistes à se conformer. Après avoir rencontré le ministre, les différents intervenants et professionnels des filières agroalimentaires se sont engagés à assainir le plus rapidement la situation, en assurant l'approvisionnement du marché national tout en préservant le pouvoir d'achat du consommateur. Lors de la même réunion, Mustapha Benbada a accusé aussi les commerçants d'être responsables de la hausse des prix du sucre et de l'huile. Ce sont «les pratiques illégales de certains commerçants qui ont vendu les anciens stocks à des prix élevés et injustifiés, notamment après que les producteurs eurent imposé aux grossistes de nouvelles conditions pour les amener à se conformer aux lois en vigueur», a-t-il affirmé. Les commerçants, par contre, affirment n'avoir répercuté que la hausse décidée par les grossistes. Ils savaient depuis quelques semaines que les grossistes allaient augmenter d'au moins 20% les prix des produits. Mais le gouvernement ne semble pas avoir prévu une telle tournure des évènements.