Les partis politiques ont apprécié différemment les nouvelles mesures annoncées samedi par le gouvernement pour la maîtrise de la hausse des prix de certains produits de large consommation, les uns ayant exprimé leur satisfaction alors que d'autres ont estimé que l'impact de ces mesures sera limité à moyen et long termes. Dans une déclaration dimanche, à l'APS, le parti du Front de libération nationale (FLN) a appelé, par la voix de son chargé du secrétariat à l'information et à la communication, Kassa Aïssi, à la "dynamisation des mesures prises par le Conseil interministériel visant à maîtriser les prix et à combattre la spéculation". Le FLN, qui a salué les nouvelles mesures, a toutefois estimé nécessaire d"attendre leur application sur le terrain avant de juger de leur efficacité". Le Rassemblement national démocratique (RND) a lui aussi salué ces mesures, qualifiées par son porte-parole officiel, M. Miloud Chorfi, d'"audacieuses", face aux fluctuations du marché international. Il a noté avec satisfaction les décisions visant à baisser les prix des produits de consommation de première nécessité, en application de l'instruction du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Le parti a lancé un appel aux opérateurs économiques et aux producteurs pour contribuer efficacement à la mise en oeuvre de ces mesures sur le terrain. Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M. Bouguerra Soltani, a qualifié de "courageuses" les mesures prises par le gouvernement dans l'objectif de protéger les jeunes de toute manipulation. M. Soltani a appelé à l'élargissement de ces mesures à d'autres produits de large consommation tels que les légumes secs. Il a en outre exprimé le souhait que le gouvernement prenne des mesures contribuant à mettre fin au monopole des spéculateurs, à travers le rétablissement des offices en vue de garantir les équilibres et empêcher la spéculation et l'exploitation des hausses de prix sur les bourses mondiales. M. Soltani a estimé nécessaire d'engager une réflexion sur l'après le 31 août (la suspension des droits de douanes et de la TVA et l'exonération de IBS étant instaurées du 1er janvier 2011 au 31 août 2011), et de se concentrer sur l'élaboration de stratégies économiques à moyen et long termes. Pour sa part, le président du Front national algérien (FNA), M. Moussa Touati, a considéré que les mesures annoncées par le gouvernement sont "conjoncturelles". Il a dans ce sens souligné que le gouvernement doit élaborer des politiques économiques à long terme, précisant que le problème réside dans l'après le 31 août, qui implique "une vision claire aux niveaux social et économique". Le premier secrétaire national du Front des forces sociales, M. Karim Tabou, a estimé, de son côté, que les mesures gouvernementales sont "en deçà des aspirations du peuple, notamment les jeunes". Selon M. Tabou, le gouvernement n'a pas identifié correctement les véritables problèmes dont souffrent les jeunes et l'ensemble des citoyens qui ne se limitent pas uniquement au sucre et à l'huile. Les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement portent sur une suspension des droits de douanes, de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et de l'Impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) représentant un total de charge fiscale de 41%, qui vient en déduction des prix de revient de ces deux produits de première nécessité, et ce à partir du 1er janvier jusqu'au 31 août 2011. Ces mesures concernent en premier lieu une suspension des droits de douanes appliqués à l'importation du sucre roux et des matières de base entrant dans la fabrication des huiles alimentaires. Ces droits de douanes sont de l'ordre de 5%. Une suspension de la TVA est instaurée sur le sucre roux et sur les matières premières entrant dans la production des huiles alimentaires. Cette TVA est de 17%. Une suspension de l'IBS est instaurée sur l'activité de production, de traitement et de distribution des huiles alimentaires et du sucre. Cet impôt est de 19% pour les activités de production et de 25% pour les activités de distribution.