Un Conseil interministériel s'est réuni, mercredi dernier, pour examiner l'état du marché des produits de large consommation et a pris des mesures destinées à préserver le pouvoir d'achat des citoyens. Le communiqué diffusé par les services du chef du gouvernement à l'issue de ce conseil interministériel, souligne que ce Conseil présidé par le chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, a noté que les produits en question sont disponibles sur le marché mais les prix de certains d'entre eux ont connu des hausses injustifiées. "C'est ainsi que la semoule, par exemple, fait actuellement l'objet de pratiques spéculatives dans la mesure où l'OAIC fournit aux transformateurs le blé dur à des prix inchangés, malgré les hausses enregistrées sur le marché international. Le Conseil interministériel a étudié la structure des prix et a initié des mesures réglementaires et administratives pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens qui est une des préoccupations essentielles du gouvernement". La flambée des cours mondiaux de certaines matières, produits agricoles et intrants des productions industrielles et agricoles, se poursuit à un rythme crescendo. Cette situation qui a généré dans tous les pays de la planète une hausse des coûts des factures de production dans tous les secteurs, exige d'ores et déjà de toutes les économies de déployer des efforts pour s'adapter à cette nouvelle donne devenue désormais structurelle, selon les analyses des experts de la FAO. L'Algérie ne peut échapper à cette situation, d'autant qu'elle importe plusieurs de ces matières premières et intrants pour subvenir aux besoins des secteurs industriels et agricoles. En dépit de cette conjoncture difficile qui touche tous les pays, y compris les plus avancés, l'Algérie est parvenue à préserver la régularité de l'approvisionnement en les différents produits à la faveur des efforts fournis par le gouvernement pour réduire l'impact des retombées de la situation qui prévaut à travers l'augmentation des dépenses de compensation directe ou indirecte ; outre l'octroi d'avantages fiscaux et douaniers au niveau de l'approvisionnement, lesquels ont particulièrement concerné plusieurs produits dits sensibles, notamment le blé dur, la pomme de terre, la poudre de lait, etc. Le Conseil interministériel qui a examiné cette situation, va, dans les prochains jours, annoncer de nouvelles mesures tendant à la préservation et à la défense du pouvoir d'achat des citoyens. Elles découlent de l'exécution des directives du président de la République, émises lors du Conseil des ministres tenu le 16 septembre 2007, et qui concerne particulièrement l'approvisionnement, la régulation du marché, la protection et la préservation du pouvoir d'achat. De fait, le gouvernement est en phase de disposer d'éléments d'anticipation pour prendre les dispositions et correctifs permettant de faire face à toute situation et ce, en renforçant davantage les moyens et les instruments d'anticipation des situations pour prévenir les tensions qui se traduisent par une hausse inconsidérée des prix au détriment des consommateurs, notamment, ceux à faible revenu. Cette situation spéculative est surtout favorisée par un manque flagrant de maîtrise et d'organisation du marché qui souffre d'insuffisances avérées se traduisant généralement par un foisonnement d'activités parasitaires et spéculatives. Au mois de février dernier, le constat fait par les experts du Cnes dans le cadre du 6e Rapport national sur le développement humain, soulignait que le pouvoir d'achat des Algériens est en constante dégringolade. En partant des données fournies par l'Office national des statistiques (ONS) sur les rémunérations, le chômage et l'inflation, les statisticiens du Cnes sont parvenus à situer la moyenne annuelle de la baisse du pouvoir d'achat du salaire moyen à 1,7% depuis 2001. En cumulé sur la période 2001 à 2004, la chute serait de 5%. En effet, les analystes du Cnes qui accréditent la variation moyenne annuelle de la rémunération des salaires à près de 9%, l'expliquent moins par un gain en salaire que par l'effet de l'augmentation des effectifs situés dans une moyenne de 7,8%. L'examen du compte revenu-dépenses révèle que la part de rémunération des salaires dans le revenu des ménages est sur une tendance baissière, alors que celle des indépendants est stationnaire. L'évolution à la baisse de la part de rémunération des salariés dans le revenu brut des ménages s'est accompagnée d'une dégradation du pouvoir d'achat global des salariés.