Une opération de "réhabilitation en profondeur" de la station thermale de Hammam Knif, située dans la commune de Baghaï, à quelque 25 km de Khenchela, sera prochainement entamée, a indiqué mardi le directeur de wilaya du tourisme. Les travaux seront conduits, a ajouté Mourad Bachiri, sur la base d'une étude "minutieuse et spécifique" compte tenu de la nature de l'opération qui devra préserver les vapeurs jaillissant à une température de 70° sur ce site de nature rocheuse. Selon le même responsable, le site, après sa réhabilitation et l'installation des équipements d'accueil (hébergement, restauration, salle de soins, bureau de poste, parking), sera "ouvert à l'investissement selon un cahier de charges spécifiant la nature de l'exploitation". Les vieilles salles de bain et de séjour de la station sont en état de dégradation avancée, des fissures sur les murs et les toits étant visibles à l'oeil nu, faute d'actions d'entretien dont le coût a été jugé par les responsables de la commune de Baghaï "disproportionné par rapport aux revenus tirés de son exploitation et qui couvrent à peine les salaires de travailleurs". Selon les membres de la commission de la culture de l'assemblé populaire de wilaya (APW), cette station qui reçoit annuellement plus de 8.000 curistes de Khenchela et des wilayas voisines, nécessite "davantage d'intérêt" au regard des dividendes pouvant en être tirés, tant par la collectivité locale au plan socio économique (création d'activités commerciales et de loisirs en amont) que les familles en quête de soins thermaux et de détente en pleine nature. Le site de la station, densément boisé, attire en effet, notamment au printemps et en été, des familles, des amateurs de randonnées et de nombreux joggeurs à la recherche d'oxygénation. La construction des deux salles de bain et des huit chambres de séjour date de 1905 comme le rappelle encore une plaque vissée à l'entrée de la station. C'est dire l'urgence de la rénovation de l'endroit, estime-t-on. Selon des traditions véhiculées oralement dans cette région, le toponyme originel du site est "Aknif" désignant également la montagne sur laquelle le site est perché. Sa découverte a été faite par hasard, dit-on, par un jeune berger qui venait s'y réchauffer pendant les journées glaciales. Les anciens habitants de la région dressaient des tentes de poils de chèvre pour profiter des effets thérapeutiques des sources d'air chaud du site. L'on raconte également que l'administrateur français de l'époque, convaincu de la valeur curative de cette vapeur qui aurait rétabli un de ses amis paralysé, aurait ordonné la construction des salles de bains et des chambres qui constituent aujourd'hui la station de Hammam Knif. Les curistes qui s'y rendent encore, de nos jours, sont également convaincus des effets bénéfiques de ces vapeurs chaudes sur les arthrites, les rhumatismes et les insuffisances respiratoires. Mais pour y séjourner, ils se retrouvent obligés, faute de conditions adéquates d'accueil, de se munir de tout le matériel nécessaire pour un camping de quelques jours de cure.