Le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, a affirmé lundi que la "transition en bon ordre" en Egypte telle que souhaitée par les Etats-Unis signifiait le "changement". Dans son briefing quotidien, M. Gibbs a indiqué que Washington appelait à des "élections libres et justes" en Egypte, mais s'est refusé de dire si les Etats-Unis estimaient que le président Hosni Moubarak devrait prendre part à ces élections: "Je ne me prête pas à ce jeu de questions", a-t-il rétorqué. Les Etats-Unis "n'ont pas à déterminer qui devront prendre part aux prochaines élections", a-t-il commenté, tout en ajoutant que ce n'était pas également à Washington de décider du changement qui devrait y avoir à la tête du régime égyptien. Au sujet des nominations au gouvernement opérées par le président égyptien, M. Gibbs a soutenu qu'il faudrait plutôt des ''actions'' et non des nominations. Mais se tenant sur la corde raide diplomatique, le porte-parole a fait savoir que le président Barack Obama n'a pas appelé Moubarak à démissionner: "c'est au peuple égyptien de décider de la marche à suivre", a-t-il poursuivi. Les Etats-Unis veulent une transition en bon ordre en Egypte, qui comprend des négociations avec un large éventail d'organisations égyptiennes, des élections libres et équitables et des changements constitutionnels pour permettre un processus plus ouvert et démocratique. Ces élections devraient se tenir en septembre prochain, selon certaines sources. Questionné si la Maison Blanche était entrée en contact avec l'organisation égyptienne des Frères musulmans, le porte-parole a répondu par la négative, tout en précisant que les Etats-Unis ''prennent en considération certains critères quand il s'agit de traiter'' avec des groupes d'opposition. Il s'agit d'avoir l'assurance que ces groupes ''respectent la loi, ne soient pas violents et soient prêts à faire partie d'un processus démocratique'', a-t-il insisté. Il a également fait savoir que l'ambassade américaine au Caire n'était pas entrée en contact avec l'opposant Mohamed El Baradei. A la question de savoir si ces mouvements de protestation en Tunisie, en Egypte pouvaient s'étendre à d'autres pays de la région, M. Gibbs n'a pas exclu cette hypothèse mais a considéré que ''chaque pays a ses propres spécificités''. Le Département d'Etat a réitéré lundi son appel aux Américains présents en Egypte à quitter le pays le plus rapidement possible, et ce, à la veille d'une marche massive prévue mardi en Egypte après une semaine de manifestations sans précédent. Sur ce point, le porte-parole du département d'Etat, Philipp Crowley, a indiqué lundi dans son point de presse que 1.200 Américains ont été évacués jusqu'à maintenant à bord de six avions à destination de Chypre, de la Grèce et de la Turquie. Une destination supplémentaire sera ajoutée mardi pour Francfort (Allemagne). En outre, 70 effectifs de l'ambassade américaine au Caire avaient été évacués dimanche à bord d'un avion militaire américain.