La présidente de l'unité de planification familiale au CHU Mustapha-Pacha, Pr. Zahra Saâdi, a affirmé, mercredi à Alger, que les actions menées dans les unités de protection maternelle et infantile et les services chargés du dépistage précoce du cancer du col de l'utérus à travers le territoire national, restent "insuffisantes". A la veille de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le cancer, coïncidant au 4 février de chaque année, le professeur Saâdi, spécialiste en gynécologie obstétrique, a indiqué à l'APS que les unités de protection maternelle et infantile et les services chargés du dépistage précoce du cancer du col de l'utérus "se limitent actuellement au diagnostic précoce de la maladie chez les femmes qui demandent cet examen ou celles orientées par les médecins à cet effet". La spécialiste a estimé que les efforts déployés par l'Etat, jusqu'à aujourd'hui, dans la formation de sages-femmes en matière de diagnostic précoce du cancer du col de l'utérus et de spécialistes en colposcopie, "restent insuffisantes pour généraliser le dépistage et prévenir contre ce type de cancer. Dans le but de réduire le taux d'atteinte et assurer la prévention contre cette maladie, Pr. Saâdi a recommandé deux méthodes: la vaccination qui garantie une protection contre le virus à plus de 75 % et la prévention secondaire, c'est-à-dire l'identification des lésions qui touchent le col de l'utérus et les traiter. Elle a cité, à titre d'exemple, des pays qui ont introduit le vaccin contre le cancer du col de l'utérus dans le calendrier des vaccinations, à l'instar des Etats-Unis, le Canada et les pays d'Europe. Cette opération qui a touché des filles en âge de scolarisation, a donné des résultats "satisfaisants et positifs", a indiqué le professeur Saâdi qui a ajouté que le cancer du col de l'utérus est "parmi les cancers qui peuvent être évités". L'unité de planification familiale et de dépistage précoce du cancer du col de l'utérus de Mustapha-Pacha, accueil plus de 60 femmes par semaine âgées de plus de 25 ans, a rappelé la responsable. "Une fois le cancer dépisté, des médicaments sont prescrits aux patientes qui restent soumises à un suivi médical", a-t-elle ajouté. S'agissant de la guérison de ce type de cancer, le professeur Saâdi a indiqué que 80 % des cas guérissent "spontanément" ou grâce à un traitement si la maladie est dépistée de manière précoce. En cas de persistance des lésions utérines à l'origine des tumeurs cancéreuses, elle a rassuré que ces dernières apparaissent à long terme, ce qui signifie qu'il y a "suffisamment de temps" pour les traiter et garantir une guérison définitive. Evoquant les problèmes conjugaux qui apparaissent une fois le cancer dépisté chez l'épouse, la spécialiste a souligné que cette maladie ne se transmet pas seulement par voie sexuelle, mais qu'il existe d'autres facteurs. Selon les donnés de l'Institut national de santé publique, le taux de prévalence du cancer du col de l'utérus atteint 9 cas pour 100 000 habitants, soit 1600 cas par an, induisant 4 décès par jour.