L'ouverture, prochainement, d'un service de sensibilisation et de dépistage précoce du cancer du col de l'utérus dans tous les établissements de santé publique de proximité à travers le territoire national est à l'ordre du jour. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbas, a déclaré, jeudi dernier, que tous les établissements de santé publique seront dotés d'un service de dépistage du cancer du col de l'utérus. Répondant à une question orale à l'Assemblée populaire nationale (APN) sur la non-importation du vaccin contre ce type de pathologie, le ministre a indiqué que l'Algérie «a émis des réserves sur l'importation de ce vaccin car il n'a pas démontré son efficacité à long terme». Il a précisé que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait recommandé ce vaccin sans le rendre «obligatoire». Concernant les unités de dépistage dans le pays, M. Ould Abbes a affirmé qu'«il existe 188 unités de dépistage précoce du cancer du col de l'utérus dans 45 wilayas». De même, il a rappelé les efforts consentis par l'Etat, notamment dans la formation du corps médical, en soulignant la formation de 380 spécialistes, arguant des résultats positifs réalisés par ces unités. Le ministre a, par ailleurs, insisté sur la prévention et la sensibilisation. Le cancer du col de l'utérus atteint également les femmes multipares ayant un système immunitaire faible. Il y a lieu de rappeler que la prise en charge d'un seul cas de cancer du col de l'utérus coûte à l'Etat 2,5 millions de dinars, dont 280 000 affectés à la chimiothérapie, avait indiqué le président de la Société algérienne de fertilité et de contraception (SAFEC), le professeur en gynécologie, Mohamed Bouzekrini, à l'occasion des 17èmes journées de la SAFEC. Il a ainsi expliqué que le cancer du col de l'utérus venait en 2ème position des cancers touchant la femme en Algérie. La prévalence du cancer de l'utérus est de 9 cas pour 100 000 habitants, soit 1 600 cas par an avec 4 décès/jour, selon le même spécialiste. Le professeur avait déploré le décès de 50% des femmes atteintes durant les cinq premières années du dépistage de la pathologie, 80% des femmes se présentant pour le traitement alors que la maladie avait atteint un stade avancé. Pour une meilleure prise en charge du cancer du col de l'utérus, les spécialistes ne cessent de réitérer l'importance du dépistage précoce et de la prévention à travers le traitement des différentes maladies pouvant affecter l'appareil génital en vue d'éviter leur évolution, outre la vaccination qui est désormais utilisée dans plus de 100 pays. N. B.