Sept haragas, dont deux jeunes filles, D.R 26 ans et T.S âgée de 28 ans, ont été secourus, hier matin, par les gardes côtes. Ils avaient quitté la plage de Bouiseville, lundi dernier, aux premières heures de la matinée, à bord d'un zodiac. Selon les premiers éléments d'informations, recueillis par les gardes côtes, l'embarcation sur laquelle se trouvaient ces candidats à l'exil, a percuté un rochet, à quatre miles de son point de départ. Un des passagers, muni d'un téléphone portable, a lancé un SOS qui a été intercepté par les gardes côtes. Ces derniers se sont rapidement rendus sur les lieux du naufrage et ont aussitôt procédé au sauvetage des personnes en détresse et leur transfert vers le port d'Oran. Après une enquête d'usage, l'on saura que les sept haragas seront présentés devant le tribunal de Ain El Turck. Ceci étant dit, d'après les informations dont nous disposons, les sept rescapés auraient déclarés qu'ils effectuaient une randonnée à bord de l'embarcation pour rejoindre les îles Habibas. Association de familles de heragas Les familles de haragas envisagent de s'organiser en association. Cette décision a été prise par un groupe de familles rencontré hier au siège du Croissant Rouge Algérien (CRA). Le service de rétablissement des liens familiaux (RLF) du CRA a accueilli, hier, les familles de haragas qui sont venus s'informer sur leurs proches qui n'ont donné aucun signe de vie. En effet, de nombreux jeunes, âgés entre 20 et 30ans, ont pris le risque de tenter « El Hedda » pour une vie meilleure. Le visage attristé, un père qui n'a pu cacher ses larmes, nous confiera que son seul souhait est d'avoir des nouvelles de son fils, parti tenter l'aventure depuis trois mois déjà. Un autre père, venu de Tiaret, a saisi cette occasion pour raconter l'histoire de son frère : « Personnellement, j'ai aidé mon frère à partir le 20 mars dernier. » L'on saura qu'il a cotisé, avec 12 autres personnes, pour acheter un zodiaque coûtant 73 millions de centimes et depuis ce jour, son frère n'a donné aucun signe de vie. Une jeune femme a, pour sa part, raconté son drame : « Nous avons fait des recherches partout, en Algérie et en Espagne, mais vainement. » Un autre père, dépité, dira : « Je me suis déplacé à l'étranger pour chercher mon fils, j'ai contacté les ambassadeurs d'Algérie en Espagne et au Maroc mais, sans aucun résultat. » De nombreux parents, rencontrés hier, reprochent aux pouvoirs publics leurs manques de prise en charge de la jeunesse. D'ailleurs, certains n'hésitent même plus à dire que : « Si l'Etat a su valoriser les conditions de vie pour nos enfants, ces derniers n'auraient jamais acheté leur mort avec de l'argent. » Le responsable du service RLF a expliqué, hier, aux familles : « Nous sommes en contact permanant avec la Croix et le Croissant Rouge des pays comme l'Espagne, le Maroc, l'Allemagne, etc. ...Je vous informe que tous les imprimés remplis par les familles seront transmis aux pays concernés. Jusqu'à l'heure actuelle, le CRA n'a reçu aucune information. » A signaler, par ailleurs, que le service RLF a réceptionné, pour la seule journée d'hier, plus de 24 demandes de recherche.