Le parcours de huit femmes du ministère de l'Armement et des Liaisons générales (MALG), combattantes de l'ombre durant la guerre de Libération nationale, a été mis en exergue dans une édition spéciale du quotidien Horizons, sous forme de revue, publiée en ce mois de mars à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de la femme. "Elles étaient à la fleur de l'âge, à peine sorties de l'adolescence, chacune d'elles menait une vie paisible (...)", elles, c'était Malika Hadjadj, Rachida Miri, Yamina Chellali, Khadija Brikci-Sid, Aouali Ouici, Farida Kadiri, Khadidja Chellali et Aouicha Hadj Slimane. Le point commun de ces femmes, héroïnes de la guerre de Libération nationale est qu'elles étaient les premières femmes algériennes à rejoindre les rangs du MALG, un fait "peu connu, quasiment ignoré par la grande majorité de nos contemporains", écrit Horizons. "Elles n'avaient rien de ces adolescentes insouciantes, plongées dans leurs rêves où un prince charmant viendrait les extraire de la monotonie du quotidien (...) elles portaient en elles un seul idéal, secrètement gardé au fond de leur tête bien pleine, elles caressaient l'espoir d'une Algérie libre", lit-on dans l'éditorial de cette édition spéciale. La patrie, la révolution, le combat libérateur étaient pour elles "la raison de vivre, même si pour cela elles devaient affronter les tabous de la société et braver les interdits familiaux". Le journal Horizons a donné la parole à ces femmes pour raconter leur vie, leur engagement, leur combat, leur parcours héroïque, bref, leur amour pour l'Algérie pour lequel elles ont tout sacrifié. Le quotidien fait découvrir à ses lecteurs ces "combattantes de l'ombre" sur une soixantaine de pages et les histoires de ces héroïnes qui étaient "les yeux et les oreilles de la révolution", histoires aussi passionnantes les unes que les autres. Ces femmes, toutes lycéennes, sont "entrées de plain-pied dans les services de renseignement algériens au cœur de la guerre de Libération nationale pour évoluer en tant que contrôleuses" (chargées d'effectuer un contrôle complet de la situation), relève Horizons qui cite un ouvrage de Djamila Amrane "Les combattantes de la guerre de l'Algérie". L'auteur rapporte dans son ouvrage que "la présence des femmes parmi les contrôleurs était jugée indispensable pour initier la population, de plus, elles étaient chargées de missions spéciales de renseignement dans les villes". Ces contrôleuses "avaient à jouer un rôle social avec un impact sur la population, des plus importants", une mission consistant aussi à établir un contact avec "une population rurale féminine analphabète qui vivait selon les régions dans une même misère plus ou moins grande" afin d'améliorer son sort.