Le journal marque comme de tradition le 8 mars par la publication d'un hors-série qui immortalise le geste révolutionnaire. Après les journalistes, les artistes, les infirmières qui ont pris part au combat libérateur, ce sont d'autres femmes qui sont à l'honneur. Le numéro de cette fois-ci fait sortir de l'ombre des combattantes de l'ombre, ces «femmes qui rejoignirent les rangs du Malg». On a peu parlé de ces «malgaches» qui, pour la première fois, se livrent. Si la révolution a eu ses héros sur les champs de bataille, d'autres furent indispensables dans le renseignement sans lequel toute entreprise de libération est vouée aux dangers de l'intoxication. L'histoire de ces femmes à peine sorties de l'adolescence écrit la directrice d'Horizons dans son éditorial «reste à découvrir». La soixantaine de pages de cette publication sont un premier pas dans ce sens. Différents portraits comme celui de Malika Hadjadj qui raconte ses années de maquis, de Rachida Miri qui revit cette période exaltante de son existence introduisent le lecteur dans l'atmosphère faite à la fois de dangers et de foi inébranlable. A travers l'itinéraire de ces femmes se lit le livre d'une génération belle et rebelle de Khadidja Brikci Sid. Près d'une dizaine de femmes dont les témoignages précis et vivants permettent d'immerger dans cette période où les femmes se sont surpassées pour servir la patrie. Celles qui sont disparues n'ont pas été oubliées. Des articles sont ainsi dédiés à la mémoire de Fadela Attia ou de Khadidja Chellali. Le Malg fut surtout une affaire d'hommes dont on découvrira dans la revue plusieurs portraits dont celui du fondateur, Abdelahafid Boussouf. Mohamed Debbah, officier de renseignements, offre un témoignage documenté sur les missions et l'historique des réseaux radio qui était les «yeux et les oreilles de la révolution». Des photos d'époque donnent, enfin, une valeur historique à cette nouvelle publication qui s'inscrit dans la sauvegarde de mémoire que notre journal se charge de perpétuer.