Les pays occidentaux, à leur tête les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, ont salué l'appel de la Ligue arabe pour l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne en Libye, où d'âpres combats continuent d'opposer les troupes loyalistes et les forces de l'opposition, au 26e jour de révolte populaire libyenne. Dans un communiqué, la Maison Blanche s'est félicitée samedi de l'appel adressé par les ministres arabes des Affaires étrangères au Conseil de sécurité à assumer ses responsabilités face à la détérioration de la situation en Libye, soulignant que la communauté internationale était "unie" dans son appel à l'arrêt des violences. "Nous saluons cette avancée importante de la Ligue arabe, qui renforce la pression internationale sur El-Gueddafi et le soutien au peuple libyen", indique Jay Carney, porte-parole de la Maison Blanche. La Grande-Bretagne a, elle aussi, salué la position de la Ligue arabe, prise samedi lors d'une réunion au Caire, en faveur d'une zone d'exclusion aérienne en Libye pour tenter de mettre fin aux violences meurtrières qui secouent ce pays depuis mi-février dernier. De même pour la France qui s'est engagée à "accélérer ses efforts" en faveur d'une protection de la population libyenne. "Afin de remplir ces objectifs, la France va accélérer, au cours des prochaines heures, ses efforts, en concertation avec ses partenaires de l'Union européenne (UE), de la Ligue des Etats arabes, du Conseil de sécurité de l'ONU et du Conseil national libyen de transition", a déclaré dimanche le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé. De paire, Londres et Paris préparent actuellement un projet de résolution qu'ils entendent soumettre au Conseil de sécurité de l'ONU et qui soutient l'idée de faire de la Libye une zone de survol interdite, selon le ministère britannique des affaires étrangères. L'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye n'est encore pour le moment qu'une option qui permettrait de répondre rapidement en cas de nécessité, selon une porte-parole du ministère britannique des affaires étrangères. Saluant pour sa part le soutien de la Ligue arabe à cette option, le Canada a, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Lawrence Cannon, exprimé sa préoccupation face à la grave situation d'insécurité prévalant en Libye. "Compte tenu de la gravité et de la détérioration de la situation en Libye et du mépris manifesté par Maâmar El-Gueddafi vis-à-vis des vies des Libyens, cette résolution indique clairement qu'El-Gueddafi ne jouit pas de l'appui de la région. Il est isolé et fait fi de la volonté de la communauté internationale", a déclaré M. Cannon. Le Canada a appelé à nouveau le régime libyen "à mettre fin à ses attaques contre le peuple libyen" et demande que "El-Gueddafi quitte ses fonctions immédiatement". Lors d'une réunion samedi au Caire, les ministres arabes des AE ont appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à assumer ses responsabilités face à la détérioration de la situation en Libye et à prendre "les mesures nécessaires pour l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne (visant) le trafic aérien militaire libyen". La Libye est le théâtre depuis mi-février de violences meurtrières entre les troupes du régime d'El-Gueddafi et les forces de l'opposition armée pour le 26e jour de la révolte populaire dans ce pays. Les positions de l'opposition étaient la cible d'intenses bombardements de l'aviation du régime libyen qui les a repoussés plus à l'est du pays lâchant le contrôle de certaines villes, comme Brega, Zawiyah et Ras Lanouf, revenues alors aux mains des forces loyalistes. "La ville de Brega été purgée des bandes armées", a indiqué la chaîne de télévision Al-Libiyya dans un bandeau, en citant une source militaire. Des dizaines d'opposants armés se retiraient dimanche de Brega après de violents bombardements d'artillerie des forces du colonel El-Gueddafi aux portes de cette ville (Brega), selon des médias. Les opposants ont pris la fuite à bord de véhicules en direction de la ville d'Ajdabiya, sur la route côtière, ont ajouté les mêmes sources. Ainsi, les villes tenues par les opposants tombent l'une après l'autre aux mains des troupes loyalistes qui sont désormais à 240 km de Benghazi, fief de l'opposition dans la région pétrolifère orientale. "Les groupes de l'opposition fuient sous raids. Nous avons libéré Zawiyah, Al-Uqayla, Ras Lanouf, Brega, et l'armée marche pour purger le reste des régions" dans l'est du pays, a déclaré un responsable de l'armée loyaliste, cité par des médias. Les violences meurtrières continuent de faire plus de victimes en Libye, provoquant une grave crise humanitaire dans le pays, selon les organisations humanitaires internationales.