Des émissaires ont été dépêchés mercredi par le colonel Maamar El-Gueddafi au Caire et en Europe, alors que les forces du régime libyen poursuivaient les raids contre des positions de l'opposition armée dans l'est du pays. Un des émissaires, le général Abdelrahmane Al-Zawi, responsable des questions de logistique et d'approvisionnement de l'armée libyenne, a été dépêché au Caire, porteur d'un message d'El-Gueddafi, pour "demander de l'aide militaire et informer le Conseil des forces armées égyptiennes que "l'avenir des travailleurs égyptiens en Libye dépendra de la position que va adopter l'Egypte en soutien au régime d'El-Gueddafi", selon des diplomates libyens. Au Caire, une source aéroportuaire a annoncé l'arrivée de l'émissaire à bord d'un avion libyen. Un autre émissaire d'El-Gueddafi a été dépêché au Portugal où il doit rencontrer le chef de la diplomatie portugaise, Luis Amado, a annoncé un diplomate européen. D'autres émissaires du régime libyen, confronté à une révolte depuis plus de trois semaines, "seraient en route pour Bruxelles", a affirmé à Rome le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini. Ces émissaires ont été dépêchés par le régime contesté en Libye alors que les forces loyales au colonel El-Gueddafi multipliaient les tirs d'artillerie et les frappes aériennes contre les opposants armés à l'ouest du port pétrolier de Ras Lanouf, une ville stratégique pétrolière de l'Est du pays. L'armée libyenne a, en outre, lancé des obus à proximité d'une position contrôlée par les opposants armés qui, venant de l'ouest, ont dû battre retraite vers l'est du pays. Un avion de chasse a mené une attaque à un kilomètre environ de la raffinerie située aux abords de Ras Lanouf, selon les médias. Le colonel El-Gueddafi, au pouvoir depuis 42 ans, s'en est pris mercredi à des pays occidentaux dont la France, en évoquant un "complot colonialiste" que ceux-ci trameraient pour "occuper de nouveau" la Libye, en proie depuis trois semaines à une révolte populaire contre le régime en place. Il a par la même affirmé que les opposants armés libyens sont des "otages d'El Qaida, agissant sous les ordres de Ben Laden". Il s'est dit "déçu" par l'attitude de dirigeants occidentaux dont le président français Nicolas Sarkozy, mais affirmé "ne pas leur en vouloir" car les informations que ces dirigeants ont reçues étaient "erronées et émanaient de médias extérieurs à la Libye". A la veille des concertations des Occidentaux à Bruxelles au sein de l'Otan et de l'Union européenne, Paris, Washington et Londres continuent de leur d'étudier les moyens d'arrêter la répression en Libye, dont l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne dans le pays. Berlin s'est montré prudent concernant cette zone d'exclusion aérienne, soulignant qu'il ne s'agissait que "d'une option", tandis que les autorités italiennes qui craignent pour l'avenir de leurs intérêts économiques et commerciaux en Libye, ont annoncé que Rome se préparait à contribuer "avec un surcroît d'énergie", à "répercuter" et "mettre en œuvre ultérieurement" les mesures soumises au Conseil de sécurité des Nations unies, à l'Union européenne et l'Otan, concernant la crise libyenne. Les nouveaux développements en Libye seront samedi au menu d'une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères de la Ligue Arabe, qui face à la situation précaire dans ce pays, a indiqué dans un communiqué publié mercredi au Caire qu'elle suivait avec "une extrême préoccupation" les développements des manifestations pacifiques qui ont lieu dans certaines capitales et villes arabes.