Suite au soulèvement de dizaines de milliers de manifestants au Caire, l'Unesco réclame des mesures pour la sauvegarde des «trésors» de l'Egypte. Elle n'est pas appelée «Mère de l'humanité» pour rien. La civilisation pharaonique est l'une des plus anciennes dans le monde. L'Unesco a, en effet, de quoi s'inquiéter au vu du soulèvement populaire contre le régime de Hosni Moubarak qui secoue l'Egypte ces jours-ci. En effet, l'Unesco a lancé hier un appel à la sauvegarde du patrimoine de l'Egypte, réclamant des mesures pour protéger «les trésors» du pays, «au Caire, à Louxor et sur tous les autres sites culturels ou touristiques». La directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, souligne aussi dans un communiqué: «Le patrimoine culturel égyptien, qu'il s'agisse de monuments ou d'objets, est une partie du patrimoine de l'humanité, transmise jusqu'à nous à travers les âges.» «Les 120.000 pièces du Musée égyptien du Caire sont inestimables», a-t-elle ajouté. «Je demande de façon solennelle que toutes les mesures nécessaires soient prises pour sauvegarder les trésors de l'Egypte, au Caire, à Louxor et sur tous les autres sites culturels ou historiques du pays», poursuit Irina Bokova. Dimanche dernier, les voleurs, profitant d'une manifestation, avaient sévèrement endommagé, lors d'une tentative de vol, deux momies de l'époque pharaonique. La veille, des dizaines d'Egyptiens avaient formé une chaîne humaine pour éviter les pillages dans le Musée. Pour la directrice générale de l'Unesco, institution onusienne basée à Paris, cette action illustre le fait que les pièces du Musée du Caire sont inestimables «pas seulement d'un point de vue scientifique ou financier, mais aussi parce qu'elles représentent l'identité culturelle du peuple égyptien». En effet, on se souvient, lors du fâcheux incident footbalistique et social, opposant l'Algérie à l'Egypte, que beaucoup d'encre avait coulé. Une hargne destructrice qui poussa aux insultes de part et d'autre jusqu'au débordement «linguistique». Certains artistes ont trouvé là une aubaine pour dire aussi leur rage, leur colère. Une sorte de tacle pour s'attaquer au peuple égyptien par mélodie interposée. Nonobstant les centaines de chansons pro El-Khadra, des morceaux anti Egypte ont ainsi vu le jour. Dans une chanson écrite contre les Egyptiens, Réda Sika traite les pyramides de vulgaires amas de pierres. Il s'attaquait ici à un des symboles forts de cet héritage millénaire patrimonial et par extenso, à toute une nation. C'est sur ce socle que l'Egypte a bâti, en effet, sa réputation et son tourisme légendaire. l'Egypte compte sept sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial établie par l'Unesco. Ce qui n'est pas rien!