Un sommet entre dirigeants occidentaux et arabes consacré à la Libye s'est ouvert samedi à Paris, à l'initiative de la France, pour examiner la mise en oeuvre de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l'Onu autorisant le recours à la force contre ce pays. Dans la matinée, le président français Nicolas Sarkozy avait réuni le chef du gouvernement britannique David Cameron, la secrétaire d'Etat américain Hillary Clinton et son chef de diplomatie Alain Juppé pour préparer le sommet. Ces personnalités représentent les pays les plus en pointe dans l'offensive diplomatique menée depuis plusieurs jours contre la Libye pour évoquer la formation d'une coalition militaire pour d'éventuelles actions contre la Libye. Le débat pourrait porter aussi sur un éventuel partage des rôles entre cette coalition en cours de création et l'OTAN et à qui pourraient revenir le commandement et le lieu où se ferait la coordination de cette action militaire. Parmi les 22 dirigeants qui prennent part à ce sommet d'urgence, figurent notamment la chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays s'est abstenu de voter la résolution de l'Onu, l'Espagnol José Luis Zapatero, le Premier ministre du Qatar, les chefs de diplomatie d'Irak, de Jordanie, d'Emirats arabes unis et le secrétaire général de l'Onu Ban Ke-Moon. Aucun dirigeant africain ne prend part à cette réunion, le président de la Commission de l'Union africaine (UA) Jean Ping qui y était attendu, a été retenu à Nouakchott (Mauritanie) pour une réunion avec les cinq chefs d'Etat africains chargés d'une médiation pour une issue pacifique à la crise libyenne. L'UA a rejeté toute forme d'intervention militaire étrangère contre la Libye, rappelle-t-on. Après l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution donnant le feu vert à une opération militaire en Libye, Paris avait annoncé vendredi sa particpation à d'eventuelles frappes, et multiplié les pressions sur ses partenaires européens pour les aligner sur sa position hostile à Tripoli. L'Union européenne s'est dite prête à "mettre en oeuvre" la résolution, dans "la limite de ses compétences". La question sera à l'ordre du jour d'une réunion des ministres des Affaires étrangères prévue lundi à Bruxelles, puis d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement programmé jeudi.