Le sommet extraordinaire sur la Libye tenu dans la journée de samedi à Paris a décidé le début d'une action militaire contre ce pays, en application de la résolution1973 du Conseil de sécurité de l'ONU autorisant le recours à la force contre ce pays pour sauver la vie des civils. Une première frappe a déjà été effectuée par des avions français contre la Libye, dans le cadre de la résolution onusienne autorisant le recours à la force pour protéger la population libyenne, a annoncé l'état-major des armées françaises. Cette frappe a eu lieu à 16H45 GMT et a visé "un véhicule indéterminé", a précisé la même source. Une vingtaine d'appareils" au total ont été engagés dans l'opération entamée par l'armée française en Libye, et le porte-avions "Charles de Gaulle" va appareiller dimanche de Toulon en direction de la Libye, a ajouté la même source. Parmi la vingtaine d'appareils engagés dans l'opération en cours, selon le porte-parole de l'état-major, le colonel Thierry Burckhard, figurent huit Rafale, deux Mirage 2000-D, deux Mirage 2000-5 ainsi que des avions ravitailleurs et des avions Awacs. Le début de cette action militaire a été annoncé à l'issue du sommet extraordinaire des dirigeants occidentaux et arabes à Paris, consacré à la situation en Libye. "En accord avec nos partenaires, nos forces aériennes s'opposeront à toute agression des avions du colonel El-Gueddafi contre la population de Benghazi. D'ores et déjà nos avions empêchent les attaques aériennes sur la ville", a déclaré le président français Nicolas Sarkozy à la fin du sommet. Sur cette question, la Libye, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Moussa Koussa, a exprimé son engagement à respecter la décision du cessez-le-feu annoncé vendredi. M. Koussa a affirmé avoir adressé des messages au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon, et au Conseil de sécurité ainsi qu'aux dirigeants américain, britannique, français, turc, russe et chinois, pour les informer des engagements de la Libye. Le régime libyen a même appelé à l'envoi d'observateurs internationaux pour enquêter sur les événements sur le terrain en Libye. Le président français a affirmé, en outre, que "la porte de la diplomatie" restait ouverte en cas d'arrêt des agressions contre la population en Libye, appelant le colonel Maammar El-Gueddafi à "respecter "sans délai et sans réserve" la résolution de l'Onu pour "éviter le pire". "Il est encore temps pour El-Gueddafi d'éviter le pire, en se conformant sans délai et sans réserve à toutes les exigences de la communauté internationale", a dit M. Sarkozy. Quant au Premier ministre britannique, David Cameron, il a estimé que "le temps est venu de passer à l'action" en Libye. "Nous devons mettre en œuvre la volonté des Nations unies et nous ne pouvons pas permettre que le massacre des civils se poursuive", a-t-il indiqué. En réaction à la résolution N° 1973 du Conseil de sécurité onusien, autorisant le recours à la force contre la Libye, le colonel El-Gueddafi a réaffirmé que son pays "fait face aux menaces du réseau terroriste d'Al-Qaïda". Au pouvoir depuis 42 ans, El-Gueddafi a juré de mater la rébellion et a rejeté tous les appels à quitter le pouvoir. "La Libye est pour les Libyens. Les décisions du Conseil de sécurité sont illégales", a-t-il souligné dans des messages envoyés aux dirigeants occidentaux et au chef de l'ONU, Ban Ki-moon. "Tout le peuple libyen est avec moi et ils sont prêts à mourir pour moi, les hommes, les femmes et les enfants", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse à Tripoli. Le dirigeant libyen a prévenu la France, la Grande Bretagne et l'ONU qu'ils "regretteraient" toute ingérence dans les affaires de son pays. Outre la France et la Grande-Bretagne, le Qatar et de nombreux pays notamment européens ont, eux aussi, accordé leur soutien et leur participation à des opérations militaires en Libye, en application de la résolution onusienne. Pour sa part, le président Barack Obama a déclaré que les Etats-Unis et leurs alliés étaient prêts à intervenir en urgence en Libye à moins que la violence cesse contre les civils. En visite actuellement au Brésil, qui s'était abstenu à voter la résolution du Conseil de sécurité autorisant l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne sur la Libye, le président américain a indiqué que "notre consensus a été fort et notre détermination a été claire. Le peuple libyen doit être protégé. Et en l'absence d'une fin immédiate de la violence contre les civils, notre coalition est prête à agir et à agir d'urgence". Le Canada a annoncé en outre l'envoi de sept avions de chasse pour cette opération. En Libye, les forces loyales au régime d'El-Gueddafi ont poursuivi leurs opérations contre la rébellion à Misrata et à Benghazi, poussant des centaines de Libyens à fuir cette région pour trouver de refuge dans des pays voisins. A Misrata, une ville située à quelque 200 km à l'est de la capitale Tripoli, vingt-sept rebelles ont été tués samedi lors d'une offensive des forces libyennes, selon des médias, citant un porte parole de la rébellion.