Les frappes aériennes de la coalition internationale contre la Libye se poursuivaient dimanche ciblant des objectifs militaires à Tripoli et à Benghazi, tandis que le colonel Maâmmar El-Gueddafi a mis en garde contre une "longue guerre", soulevant des inquiétudes régionales et internationales. Plusieurs endroits à Tripoli ont été visés ce matin par les raids, a indiqué un porte-parole militaire libyen, ajoutant que les forces libyennes "ont riposté à ces frappes". "Deux aéroports libyens ont été bombardés par les avions militaires", ont rapporté des médias, selon lequels des avions militaires de la coalition continuent de survoler Al-Azizia (sud de Tripoli), où se trouve le secteur de la résidence d'El-Gueddafi et "des explosions y ont retenti". Déclenchée samedi par une première frappe aérienne française contre un camion des forces libyennes loyales à El-Gueddafi à Benghazi, l'opération militaire contre Libye a déjà fait au moins 48 depuis samedi, selon un bilan officiel. D'autre part, de violents affrontements entre les forces loyalistes libyennes et les rebelles ont fait plus 90 morts depuis vendredi dernier à Benghazi, selon des sources hospitalières. La Libye a réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU après les raids aériens des forces françaises, britanniques et américaines contre le pays, un Etat indépendant et membre des Nations unies, a indiqué son ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié samedi soir, affirmant que la résolution 1973 de l'ONU concernant une zone d'exclusion aérienne a pris fin avec le début des ces agressions militaires. Dans un message sonore, diffusé par la télévision publique, El-Gueddafi a menacé d'une "longue guerre" contre les pays participant à cette "opération barbare" contre son pays, affirmant que "tout le peuple libyen porte des armes" et qu'il va "vaincre". Le colonel El-Gueddafi a ajouté que "la Libye ne laissera jamais les pays occidentaux exploiter son pétrole", qualifiant l'action militaire en cours de "barbare et d'injustifiable". L'action militaire étrangère a été lancée contre la Libye pour empêcher les attaques des forces libyennes contre les rebelles (opposition) à Benghazi (est), en application de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU autorisant l'usage de la force contre le régime libyen. Contrairement aux nombreux pays qui se sont joints à l'opération militaire occidentale contre la Libye, la Chine et le Venezuela ont regretté cette action et exprimé leur opposition à l'usage de la force dans les relations internationales. "La Chine a noté les derniers développements en Libye et exprime ses regrets concernant les attaques militaires contre la Libye", selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères. Le président vénézuélien Hugo Chavez a jugé "irresponsable" l'action militaire lancée samedi contre la Libye, et a réclamé "un cessez-le-feu effectif". Quant à la Turquie, elle s'est engagée à apporter sa contribution pour résoudre la crise en Libye dans "le respect de la sécurité du peuple libyen", a indiqué le ministère turc des Affaires étrangères. Préoccupée par l'évolution des évènements en Libye, l'Union africaine (UA) a, par le biais de son comité Ad Hoc de haut niveau sur la Libye, appelé à une action africaine coordonnée et urgente afin de contribuer activement à la recherche d'une solution rapide à cette situation dans le cadre de la légalité internationale. Dans un communiqué publié samedi soir à Nouakchott, le comité de haut niveau de l'UA a demandé à la Commission de l'UA de prendre l'initiative d'une réunion, le 25 mars à Addis-Abeba, de hauts représentants de la Ligue arabe, de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) de l'Union européenne (UE) et de l'ONU et d'autres partenaires et acteurs, aux fins de s'accorder sur les voies et moyens d'une sortie rapide de crise, et de convenir avec eux d'un mécanisme de consultation continue et d'actions concertées à mettre en œuvre. En outre, le comité de l'UA a décidé d'organiser sous l'égide des ministres des Affaires étrangères de ses pays membres, ainsi que de la Commission de l'UA, une consultation régionale regroupant tous les pays voisins de la Libye et les différents partenaires concernées.