Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Abdallah Khanafou, a estimé, lundi à Chlef, "nécessaire l'actualisation des données et la mise à niveau des études relatives aux projets de réalisation des infrastructures portuaires". Le ministre a fait ce constat après avoir remarqué que le port d'El-Marsa, situé à 100 km au nord-ouest du chef lieu de wilaya, vit des problèmes d'ensablement identiques à ceux dont souffrent les ports de Sidi Lakhdar (Mostaganem), El Djamila (Alger) et celui de Boumerdès au sein desquels "le niveau de sable a atteint des proportions inquiétantes". "Cette situation exige une adaptation des études et un choix approprié des sites d'implantation de tels projets," a-t-il expliqué, avant d'exhorter le Laboratoire d'études maritimes, seul établissement spécialisé en la matière au niveau national, "d'adapter les études de réalisation des infrastructures portuaires et de se conformer aux normes internationales en vigueur dans ce domaine". "La persistance du phénomène d'ensablement," a averti le ministre, "expose les usagers de ces ports à des risques sérieux et nécessite également des travaux de dragage fréquents et à des coûts élevés." Le cas du port de pêche de Béni Houa est un exemple illustratif. Une une opération de dragage est prévue à son niveau afin de porter la profondeur du bassin maritime à plus de 5 m et permettre, par conséquent, aux bateaux de pêche d'effectuer des manœuvres sans risques. Sur un autre chapitre, le ministre a estimé que la gestion des ports de pêche devra être prise en charge par des coopératives maritimes composées essentiellement de gens de la profession. Toujours à El Marsa, où il a visité également l'Ecole de formation de marins pêcheurs et de techniciens supérieurs de pêche maritime et aquacole, M. Khanafou, après avoir pris connaissance du programme de formation, a insisté sur la nécessité d'accompagner les stagiaires après la fin du cycle de formation afin de les intégrer dans la vie active. Interpellé par des jeunes pour l'acquisition de bateaux de pêche dans le cadre du dispositif de soutien à l'emploi des jeunes, le ministre a expliqué que cette opération "est actuellement suspendue pour les sardiniers et les chalutiers en raison de la rareté de la ressource halieutique et de la baisse de la production estimée à plus de 30 %". Le ministre a ajouté, dans ce contexte, que ceux qui en ont bénéficié "éprouvent des difficultés financières réelles et n'arrivent pas à rembourser leur crédit" pour les raisons suscitées. Néanmoins, a-t-il indiqué, les jeunes pourront bénéficier de barques de moins de 10 mètres de long dans le cadre de l'ANSEJ. Lors de cette visite, M. Khanafou a visité les ports de pêche de Ténès, Sidi Abderrahmane et Béni Houa où il s'est enquis de la situation de ces infrastructures portuaires.