Le secrétaire général du mouvement Nahda, Fateh Rebaï, a affirmé mercredi que l'Algérie a besoin d'une réforme globale et rapide du système juridique en concertation avec la classe politique et tous les acteurs concernés. Le pays "a besoin d'une série de mesures à même de lui épargner les secousses et les troubles", a souligné M. Rebaï qui présidait l'ouverture d'une rencontre nationale des jeunes du mouvement Nahda. "Il s'agit avant tout de la réforme globale du système juridique, à commencer par un amendement constitutionnel qui réponde aux aspirations du peuple et de la classe politique", a-t-il précisé. Cette réforme comprend aussi "l'amendement de la loi électorale et celle des partis de manière à garantir le droit à la concurrence libre sur la base des hommes et des programmes, loin de tout esprit de monopole, de fraude et d'imposition du fait accompli", a-t-il ajouté. Si ces réformes tardaient à se mettre en place dans le cadre de la concertation avec la classe politique et tous les acteurs concernés par ces dossiers, "les solutions d'aujourd'hui deviendront les problèmes de demain, ce qui va à l'encontre de l'intérêt général du pays", a prévenu le SG de Nahda. M. Rebaï a d'autre part, appelé à une réforme culturelle et éducative car, a-t-il souligné, ces deux domaines constituent les principaux piliers dans la construction de la société. Pour lui, le système éducatif a "failli dans la formation de la jeunesse algérienne et dépouillé l'école de sa substance tant scientifique qu'éducative". Il a dans ce contexte, appelé à une refonte dans le secteur de l'Education nationale avec la mise à contribution de spécialistes et d'acteurs concernés sans discrimination". M. Rebaï a, par ailleurs, exprimé son mécontentement quant à la situation des mosquées dont ont été écartées, a-t-il dit, "les compétences nationales, les diplômés universitaires et les spécialistes en études islamiques". Tout en reconnaissant les mesures prises par l'Etat récemment au profit des jeunes, M. Rebaï a estimé que celle-ci n'étaient en fait que des "palliatifs" à une réalité complexe. Il s'agit, a-t-il précisé, de mesures superficielles qui ne traitent pas la racine de la crise que vit cette importante frange de la société. Les solutions doivent être globales et concerner les jeunes et tous ceux qui sont en droit d'aspirer à une vie décente" en Algérie. Il a appelé les jeunes à apporter leur contribution afin d'éliminer les séquelles de la tragédie nationale et prémunir le pays de toute tragédie, affirmant que la jeunesse de l'Algérie a de tout temps "été à l'avant-garde du changement et éprise de liberté d'expression... consciente de son rôle qui transcende celui de la simple manifestation ou mobilisation". Concernant la situation prévalant dans certains pays arabes, M. Rebaï a indiqué que "les régimes totalitaires ont opprimé leurs peuples et les exposent aujourd'hui à l'intervention étrangère avant de quitter le pouvoir". "Ce qui se passe en Libye en est la meilleure preuve", a-t-il souligné. Il a ajouté, à ce propos, que "l'intérêt accordé aux changements qui surviennent dans certains pays ne doit pas occulter la situation en Palestine, marquée par la poursuite de la judaïsation et des massacres contre la population de Ghaza". Cette rencontre nationale de deux jours, à laquelle participe plus de 800 délégués de toutes les wilayas du pays, sera marquée par la présentation de communications sur les caractéristiques de la méthode éducative dans la formation des jeunes de demain.