La première des deux journées d'études sur le rôle des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans la création de l'emploi, ouverte samedi à Alger en présence de plusieurs ministres, a déjà mis en évidence la nécessité de s'appuyer sur ce secteur potentiellement générateur d'emplois pour accélérer la lutte contre le chômage en Algérie. Le contexte a fourni au ministre de la Poste et des TIC, Moussa Benhamadi, l'opportunité d'inviter sans ménagement les investisseurs étrangers y compris ceux de la téléphonie, à s'impliquer dans cette tâche urgente, en retour des avantages que leur accorde l'Etat algérien. C'est ainsi que les constructeurs qui se contentent de fournir des équipements fabriqués ailleurs sont appelés désormais à s'investir dans le transfert de la technologie, et dans la création d'emplois locaux. Il leur est demandé, plus prosaïquement, d'implanter, par exemple, des unités de production et d'assemblage en Algérie. Des mesures gouvernementales sont même prévues dans ce sens et visent à créer des règles de fonctionnement du marché des TIC de manière à "favoriser un climat d'affaires profitable au pays et aux opérateurs", a expliqué M. Benhamadi. Et le ministre de dénoncer: "Il n'est plus possible de voir des acteurs internationaux, fournisseurs d'équipements ou de logiciels afficher une éthique et une responsabilité sociale sans faille dans leurs pays respectifs mais qu'ils ne mettent pas en œuvre dans le cadre de leurs activités en Algérie", a-t-il dit. "A l'avenir, celui qui ne s'investit pas avec nous, et se contente parfois de simples bureaux de liaison à Alger, ne pourra pas continuer à bénéficier de financements publics", a fini par avertir M. Benhamadi. De son côté, le ministre du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, Tayeb Louh, a fait savoir que 7.000 micro-entreprises activant dans le domaine des TIC ont été créées jusqu'à présent par l'agence nationale de l'emploi (ANEM) générant 18.000 postes de travail. Dans ses interventions, M. Louh a résumé la problématique de ces rencontres avec les employeurs en considérant qu'il était primordial de les tenir afin de pouvoir sensibiliser tout le monde autour de la question vitale de la création d'emploi, activement soutenue par l'Etat, notamment dans les secteurs du tourisme, de l'agriculture, du BTP et des services. Le ministre a également saisi cette occasion pour annoncer qu'un décret ministériel rendrait opérationnel dans les prochains jours un organisme chargé du contrôle et de l'inspection au sein de l'ANSEJ et de la CNAC. Ultime mesure d'urgence pour impulser la création de l'emploi: les 100 locaux commerciaux par commune seront désormais ouverts à toutes les activités commerciales et pas seulement aux activités artisanales, et ce, en vertu d'un décret exécutif en cours de préparation.