La création d'établissements de formation en technologies de l'information et de la communication (TIC) est nécessaire pour le développement du marché de l'emploi dans le secteur, ont estimé, dimanche à Alger, des experts lors d'une rencontre sur le sujet. "Il est nécessaire de créer au niveau des grands centres urbains du pays des organismes de formation spécialisées dans les TIC", a indiqué à l'APS Mohamed Ouafi, responsable auprès de l'opérateur téléphonique public Mobilis en marge d'une rencontre sur le rôle des TIC dans la création d'emploi. Selon M. Ouafi, "le marché du travail ne peut satisfaire, actuellement, celui des TIC, car, a-t-il relevé, il y a un grand manque de spécialistes en la matière". Outre cet aspect, d'autres contraintes en matière de recrutement se posent pour son entreprise, telles que le système de rémunération des compétences qui ne permet pas les négociations des salaires, a-t-il dit. Le passage obligatoire par l'ANEM des procédures de recrutement constitue également une contrainte pour valoriser l'emploi dans le pays, a-t-il expliqué. De son côté, Farouk Frioua, représentant de l'opérateur téléphonique privé Djezzy, a indiqué que la demande d'emploi en matière de TIC est de plus en plus importante, notant toutefois un manque en matière de compétences spécialisées. "L'université doit former des étudiants spécialisés dans les TIC, qui est un marché de plus en plus exigeant", a-t-il relevé. Il a souligné aussi la nécessité de créer d'autres instituts de formation dans les TIC, lesquels viendront renforcer le seul existant à Oran. Pour Reda Bendeddouche, de l'opérateur téléphonique privé Nedjma, les contraintes en matière de gestion des ressources humaines résident essentiellement dans le recrutement, car, a-t-il noté, il n'existe pas de filières dédiées au métier des télécoms en Algérie. "Nous avons certes des postes à pourvoir, mais le problème réside dans la difficulté à trouver des profils prêts sur le marché et qui répondent aux exigences de ces postes, a-t-il affirmé. Conséquemment à ce manque de compétences spécialisées, l'opérateur recherche, à l'heure actuelle, des potentiels plutôt que des profils, a-t-il dit, ajoutant que ces potentiels bénéficieront, une fois recrutées, d'une formation complémentaire au sein de l'institut de l'entreprise ou à l'étranger. La rencontre, initiée par le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, constitue "l'émanation" de la volonté des pouvoirs publics de donner un nouvel élan à l'emploi en Algérie. Organisée dans la suite des instructions du président de la République sur l'emploi, cette rencontre vise "à tirer profit des TIC pour permettre au pays de se créer de nouvelles opportunités de création d'emploi".