Trois syndicats marocains ont annoncé lundi un mot d'ordre de grève nationale pour mardi et mercredi dans le secteur d'enseignement public en signe de solidarité avec une coordination de professeurs titulaires de licences, en grève depuis le 16 mars derniers, a-t-on annoncé. Cet appel à la grève intervient après la dispersion violente, samedi dernier, par la police et les forces auxiliaires du ministère de l'Intérieur d'un rassemblement d'enseignants affiliés à la coordination, devant le parlement marocain à Rabat au cours duquel plusieurs éducateurs ont été blessés. Le syndicat national de l'enseignement (FDT), la Fédération nationale des fonctionnaires de l'enseignement (UNTM) et la Fédération nationale de l'enseignement (UMT) ont également appelé, dans un communiqué, à l'organisation mercredi d'un sit-in devant le siège du ministère de l'éducation nationale marocain. Les enseignants adhérant à la coordination en sit-in ouvert depuis l'annonce de leur débrayage ont organisé, lundi en fin d'après-midi, une marche du parlement marocain jusqu'au siège du Parti Istiqlal, formation du Premier ministre Abbas El-Fassi pour un rassemblement sur place et faire valoir leurs revendications socioprofessionnelles. Mercredi dernier, un sit-in d'enseignants marocains des trois paliers de l'éducation nationale (primaire, collège et lycée) avait aussi été dispersé avec force par la police soutenue par les forces auxiliaires. L'intervention avait causé plusieurs blessés et provoqué des arrestations parmi les enseignants appartenant à trois coordinations différentes en grève depuis des semaines. La coordination des docteurs de l'enseignement scolaire et la coordination nationale des professeurs de l'enseignement primaire et secondaire collégial ainsi que la coordination des professeurs titulaires de licence observent depuis des semaines un mouvement de grève suivi de sit-in permanent avec des revendications propres à chaque organisation. Ils avaient également organisé des sit-in devant le parlement, le premier ministère et le ministère de l'Economie pour faire valoir leurs droits et l'ouverture d'un véritable dialogue avec les institutions concernées. Ces revendications ont trait notamment à la réforme de l'éducation nationale, le changement de cadre, une promotion exceptionnelle, la réhabilitation du statut de l'enseignant, la revalorisation des salaires selon le diplôme et le droit à la recherche.