Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) et Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a confirmé, mercredi à Alger, que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait tenu dernièrement des réunions avec de hauts responsables de l'Etat. M. Ouyahia, qui était l'invité de l'émission "Hiwar Essaâ" de la télévision nationale, réservée aux responsables de formations politiques, n'a pas révélé l'objet de ces réunions, considérant que "le respect des usages" ne permettait pas d'en dévoiler la teneur. Selon les observateurs politiques, ces rencontres ne pouvaient porter que sur le processus de réformes politiques que l'Algérie entend mener dans un contexte particulier marqué par une effervescence sociale, qui appelle des changements significatifs dans le système de fonctionnement de l'Etat et de ses institutions. Des différentes déclarations des partis politiques et des personnalités qui se sont exprimés sur ce projet de réformes, il ressort clairement, estime-t-on, un consensus sur l'urgence de l'avènement d'un "changement pacifique" que le chef de l'Etat lui-même a traduit, dans un message à l'occasion du 19 mars, par la nécessité de "réformes politiques" qui viendraient compléter les restructurations globales entreprises ces dernières années. Les observateurs de la scène politique retiennent aussi du débat qui s'est instauré depuis le début de l'année, dans l'espace public et dans la presse, des différences de vues importantes sur la manière de parvenir à ce changement de système de gouvernance, l'éventail des propositions allant de la convocation d'élections législatives anticipées à l'élection d'une Assemblée constituante en passant par une révision "profonde" de la Constitution.