L'Algérie ne vit pas, à l'heure actuelle, une crise politique mais plutôt des "crises sociales", a estimé mercredi soir le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), et Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia. "L'Algérie ne vit pas une crise politique mais plutôt des crises sociales qui ne nécessitent ni la dissolution du parlement ni un changement de système politique", a souligné M. Ouyahia, qui était l'invité de l'émission politique "Hiwar Essaâ" de la Télévision nationale. Le premier responsable du RND a fait savoir que son parti s'opposait à ceux qui appellent à un changement de système politique en Algérie alors que le pays ne traverse, à son avis, aucune crise de nature politique. Pour M. Ouyahia, le recours à une Assemblée constituante, comme le suggèrent certains partis politiques, "ne peut intervenir que dans des circonstances bien précises, comme dans les cas d'une crise politique ou d'une paralysie des institutions", a-t-il expliqué. "Accepter l'idée d'une Assemblée constituante, et donc d'une nouvelle Constitution, reviendrait à effacer d'un trait 50 ans d'existence de l'Etat algérien et n'apporterait rien au pays", a-t-il argumenté. Il a tenu à souligner que certains articles de la Constitution "ne peuvent, en aucun cas, faire l'objet de révision comme ceux en relation avec la langue, la religion, l'intégrité territoriale et le caractère républicain de l'Etat algérien". Revenant par ailleurs sur les évènements qui secouent certains pays arabes, M. Ouyahia a indiqué que des médias internationaux les avaient amplifiés outre mesure et que certaines parties cherchaient à faire le parallèle entre la situation prévalant dans ces pays et celle de l'Algérie. "Je ne dis pas que l'Algérie est un paradis ou un exemple de démocratie mais le pays a connu des changements, depuis 1989, qui se sont poursuivis en dépit des années de la tragédie nationale", a-t-il dit. Il a cité, à titre d'exemple, l'ouverture politique qu'a connue le pays avec l'agrément de plus de 30 partis politiques dont 7 siègent actuellement au parlement. Au chapitre de la liberté d'expression, M. Ouyahia a rappelé l'existence d'une centaine de titres de la presse écrite. Selon lui, la situation de l'Algérie ne peut être comparée à celle prévalant dans d'autres pays arabes, le pays ayant déjà payé "un lourd tribut" à la promotion du pluralisme politique et de la démocratie.