Les associations cultuelles algériennes en France ont réaffirmé leur attachement à la Grande mosquée de Paris, au renforcement de laquelle elles "ne ménageront aucun effort", indique jeudi un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Ces associations ont exprimé, lors de rencontres avec le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger, M. Halim Benatallah, leur engagement à oeuvrer au renforcement de la Grande mosquée de Paris, tout en tenant à se "démarquer du Conseil français du culte musulman". "Nous ne sommes demandeurs de rien si ce n'est d'une certaine égalité", ont affirmé les représentants d'associations cultuelles algériennes de la ville de Lille à M. Benatallah. Ils ont exprimé, à cet effet, leur disponibilité à "apporter leur concours à toute initiative de nature à favoriser la cohésion de la communauté nationale, en comptant d'abord sur leurs efforts propres", tout en souhaitant pouvoir bénéficier d'un "soutien et d'un appui" pour développer leurs activités. Les intervenants ont également suggéré un "dialogue ouvert" au sein duquel pourrait s'établir un échange sur la problématique du mouvement cultuel algérien en France, un dialogue qui ne sera pas circonscrit à la communauté nationale en France et auquel pourront se joindre des représentants de la communauté nationale établis dans d'autres pays d'Europe. Mettant à profit sa présence dans la région, M. Benatallah a visité à Valenciennes le site de d'une mosquée en construction dont les travaux sont réalisés, en grande partie, à titre bénévole, par des ressortissants algériens. Dans la ville de Metz, les associations ont souligné l'urgence de "resserrer et d'organiser" leurs rangs bien avant la question du renouvellement prochain des instances du Conseil français du culte musulman dans lequel ils disent "ne pas se reconnaître d'autant qu'il marginalise la représentation algérienne". Les associations ont fait savoir qu'elles préféraient s'impliquer davantage dans tout ce qui est à même de "renforcer leur action sur le terrain" en sollicitant le soutien de l'Etat pour ce qui est notamment de la construction de mosquées ou de l'envoi d'"imams formés et aptes à faire face aux exigences d'une population de fidèles dont une bonne partie est constituée de jeunes". Elles ont suggéré qu'"il soit procédé à un inventaire des associations activant dans le domaine cultuel pour éviter tout amalgame et réserver toute aide éventuelle à celles qui se seraient distinguées par leur travail sur le terrain et par leur capacité de rassemblement et de mobilisation". A l'instar de celles rencontrées dans la région du nord de la France, les associations algériennes activant dans la région Est de ce pays ont souligné leur "attachement" à la Grande mosquée de Paris, en s'engageant à "oeuvrer à son renforcement et à éviter tout ce qui pourrait être source de division et d'affaiblissement". De son coté, M. Benatallah a réaffirmé la "détermination" des autorités algériennes d'être aux cotés de la communauté nationale et de "demeurer à son écoute", en invitant les acteurs du mouvement cultuel à la conjugaison des efforts de tous et en insistant notamment sur la "démarche consensuelle qui sous-tend l'action de l'Etat en direction de sa communauté". Lors de sa tournée, entamée le 28 mars, et qui l'a mené à Lille, Metz et Valenciennes, le secrétaire d'Etat a rencontré aussi le recteur de la Grande mosquée de Paris, M. Dalil Boubekeur, avec qui il a discuté du rôle de cette institution et la place "centrale" qu'elle tient au sein de la communauté en tant que "référence religieuse" et son rôle de "rempart contre toute influence extérieure". M. Benatallah s'est entretenu, à cet égard, avec M. Boubekeur de la question de la place du culte en tant que "vecteur de rapprochement et de solidarité entre les membres de la communauté nationale". Le débat sur la laïcité et l'Islam qui devra avoir lieu prochainement en France a été également évoqué lors de cette rencontre, au cours de laquelle M. Boubekeur a mis en exergue les raisons ayant motivé la décision de la Grande mosquée de Paris de rester en retrait de ce débat, une décision saluée par la communauté nationale et qui fait consensus au sein de ses membres.