Des experts ont plaidé, samedi à Oran, pour la vaccination contre le papilloma virus humain (HPV), principale cause du cancer du col de l'utérus. "La prévention du cancer du col de l'utérus, maladie sexuellement transmissible, pourra être plus efficace en introduisant en Algérie le vaccin anti-HPV", ont-ils proposé lors de la deuxième journée d'une rencontre regroupant les 18èmes Journées nationales de la société algérienne de fertilité et de contraception (Safec), le 16ème Congrès de la Fédération maghrébine de fertilité et contraception (FMFC) et la 2ème Journée de la Société algérienne de l'Human papilloma virus (SAHP). A ce titre, le Pr Kamel Bouzid du centre Pierre et Marie Curie d'Alger a indiqué, dans son intervention intitulée "Le coût de la prise en charge du cancer du col", que "l'intégration du génotypage des HPV devra également réduire le nombre de cas du cancer, puisqu'il permettra de diagnostiquer plus efficacement des lésions au niveau du col qui sont responsables du cancer". "Jusqu'à présent, le dépistage des lésions pré-cancéreuses du col consistait à un frottis (prélèvement de cellules au niveau du col) pour analyse", a-t-il souligné en expliquant que cette analyse classique devra être suivie par la recherche de virus qui sont la cause de ces lésions. Pour ce qui est de la vaccination contre le virus (H.P.V), le Pr Doudja Hammouda, chercheuse à l'Institut national de santé publique (INSP), a souligné que ce vaccin, qui a prouvé son efficacité, est commercialisé dans 164 pays. Ce vaccin quadrivalent traite les HPV 16 et 18 responsables de plus de 70 % des cancers du col de l'utérus et les HPV 6 et 11 responsables d'un important nombre de condylomes de la sphère ano-génitale. "C'est un moyen efficace pour prévenir quelque 75% des cas en Algérie, d'autant que le virus en question est responsable à 97,7% de la prévalence du cancer du col de l'utérus", a-t-elle précisé. Faisant prévaloir ses impacts positifs sur la santé publique à long terme, la spécialiste a mis en valeur ce type de vaccination, qui permet de réduire les frais de traitement en Algérie estimé à 2,5 millions de DA dont 280.000 DA affectés à la chimiothérapie, a-t-elle affirmé. La prévalence du cancer de l'utérus est de 9 cas pour 100.000 habitants, soit 1.600 cas par an avec 4 décès/jour, selon le même spécialiste. Dans ce contexte, elle a déploré le décès de 50% des femmes atteintes durant les cinq premières années du dépistage de la pathologie, 80% des femmes se présentant pour le traitement alors que la maladie a atteint un stade avancé.