Le président du Syndicat national des magistrats (SNM), Djamel Aïdouni, a plaidé samedi à Alger pour l'"indépendance totale et effective" du pouvoir judiciaire en vue de concrétiser l'Etat de droit. L'Etat de droit "ne se réalisera" que lorsqu'il y aura séparation entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, a souligné M. Aïdouni à l'ouverture des travaux d'une session ordinaire du Conseil national du SNM. L'indépendance "totale et effective" du pouvoir judiciaire est à même de "lui faire gagner la confiance du peuple", a estimé le président du SNM, rappelant que la Constitution stipulait l'indépendance de la magistrature et l'indépendance du magistrat dans la prise de ses décisions. Le Syndicat national des magistrats "souhaite que ce droit constitutionnel soit concrétisé et que les magistrats bénéficient de tous les avantages, crédits et incitations au même titre que les pouvoirs exécutif et législatif", a souligné M. Aïdouni. Il a rappelé que les magistrats réclamaient depuis 2008 une "protection matérielle", soit l'augmentation des salaires, que le pouvoir judiciaire soit placé au même niveau que les pouvoirs exécutif et législatif (députés et ministres) et que le premier président de la Cour suprême, plus haut poste dans le corps de la magistrature, "soit au même niveau que les présidents de ces deux pouvoirs (le Premier ministre et les présidents de l'Assemblée populaire nationale et du Conseil de la nation). Soulignant que le SNM avait soumis ses revendications au ministère de la Justice, il a précisé que certaines d'entre elles étaient du ressort du ministère mais que d'autres le dépassait. Des négociations sont en cours entre le ministère et la commission mise en place à cet effet par le SNM, a-t-il encore précisé. Le Conseil supérieur de la magistrature est le "garant essentiel de l'indépendance de la magistrature puisqu'il prend en charge le transfert, la mutation et la promotion des magistrats, ainsi que l'aspect disciplinaire", a estimé M. Aïdouni, appelant les magistrats à jouer un rôle positif, notamment "ceux représentés au bureau permanent". Il a, par ailleurs, souligné que le SNM était "prêt" à donner son avis sur l'amendement de la Constitution "s'il y a une volonté d'amendement profond" de ce texte, notamment en ce qui concerne la relation du pouvoir judiciaire avec les pouvoirs exécutif et législatif. Outre les six (06) membres du bureau exécutif, les trente-six (36) magistrats membres du Syndicat national des magistrats prennent part à la session ordinaire du conseil national du SNM. Les travaux du conseil se poursuivront à huis clos et une conférence de presse sera animée au terme des travaux. Initialement prévue au mois de janvier, cette session du conseil national du SNM a été reportée en raison du "problème survenu entre les magistrats et l'inspecteur général du ministère de la Justice". Le ministre de la Justice avait reçu le 21 février des représentants du SNM et mis fin aux fonctions de l'inspecteur général du ministère de la Justice pour "écarts de langage" à l'endroit d'un magistrat.