Des milliers de jeunes manifestants sont descendus lundi dans les rues de la capitale yéménite, Sanaa, proclamant leur refus du dialogue proposé la veille par les pays du Golfe entre le pouvoir et l'opposition pour désamorcer la crise au Yémen. "Pas de dialogue, le départ (du président Ali Abdallah Saleh) est la solution", scandaient les manifestants, qui se sont dirigés de la Place de l'Université où ils campent vers le domicile du vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi. Lors d'une réunion ministérielle dimanche soir à Ryadh, les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont demandé à M. Saleh de céder le pouvoir à son vice-président, pour une sortie de crise. Le plan du CCG prévoit aussi la formation d'un gouvernement d'union nationale dirigé par l'opposition qui sera chargé d'élaborer une Constitution et d'organiser des élections. Plus tôt, un représentant des jeunes protestataires qui campent sur la Place de l'Université depuis le 21 février pour réclamer le départ de M. Saleh avait affirmé à la presse que les contestataires refusaient tout dialogue avec le régime de Sanaa. "Nous ne sommes concernés par aucun règlement négocié entre le pouvoir et l'opposition et qui ne répond pas à notre revendication principale: la chute du régime avec tous ses symboles", a déclaré Adel al-Rabii, affirmant "parler au nom de tous les jeunes manifestants" à Sanaa mais aussi dans les autres grandes villes du pays. L'opposition parlementaire a pour sa part accepté l'offre du CCG. Le Yémen est depuis fin janvier le théâtre de manifestations réclamant le départ du président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.