Le Fonds monétaire international (FMI) table sur une nette amélioration des indicateurs macro-économiques de l'Algérie en 2011 et en 2012 dont essentiellement la croissance économique et la balance des comptes courants. Dans son rapport 2011 sur les perspectives économiques mondiales publié lundi à l'occasion de la tenue prochaine de ses réunions de printemps conjointement avec la Banque mondiale, le fonds prévoit pour l'Algérie une hausse de la croissance du PIB, qui devrait passer à 3,6 % en 2011 contre 3,3% en 2010, et avec un pronostic de 3,2% en 2012. Le fonds indique également que la balance des comptes courants du pays connaîtra une forte hausse, passant de 9,4% du PIB en 2010 à 17,8% en 2011 et à 17,4% en 2012. Ce taux dépasse la moyenne de celui des pays exportateurs de pétrole de la région MENA (hors Libye vu sa situation politique incertaine), qui devrait se situer à 16,9% en 2011 et à 15% en 2012 contre 9,2% en 2010, selon le FMI. En fonction de ce critère, l'Algérie est classée en 4e position après le Koweit, le Qatar et l'Arabie saoudite, devançant une dizaine de pays pétroliers de la région dont notamment les Emirats arabes unis et l'Iran. Sur la question de l'emploi, le Fonds relève que le taux de chômage connaît des baisses consécutives en Algérie: de 10% en 2010, il devra reculer à 9,8% en 2011et à 9,5 % en 2012. Quant à l'inflation, le FMI estime qu'elle devrait passer de 4,3% en 2010 à 5% en 2011, pour reculer à 4,3% en 2012. Sur ce point, il est constaté que l'inflation en Algérie est, de loin, faible par rapport à la moyenne des pays de la région MENA qui est estimée par le FMI à 10% en 2011 et à 7,3% en 2012 contre 6,9% en 2010. Dans les pays exportateurs de pétrole de la région, la moyenne de l'inflation est chiffrée par le Fonds à 10,6% en 2011, à 7,1% en 2012 contre 6,7% en 2010. Par ailleurs, dans ses projections pour la région du Maghreb (hors Libye), le FMI prévoit une moyenne de taux de croissance de 3,3% en 2011 et de 4,1% en 2012 contre 3,5% en 2010. En conséquence de la conjoncture politique en Tunisie, qui devrait se traduire par une baisse du tourisme et des investissements directs étrangers, la croissance de ce pays connaîtra une forte baisse à +1,3% en 2011 contre 3,7% en 2010, selon le FMI qui pronostique, toutefois, une remontée de sa croissance de 5,6% en 2012. Concernant la région du MENA en général, le FMI table sur un taux de croissance de 4,1% en 2011 et de 4,2 % en 2012, contre 3,8% en 2010. Dans son analyse sur cette région dont plusieurs pays connaissent des mouvements de révoltes, le FMI considère que la reprise économique fait face à un environnement incertain avec une croissance économique qui variera largement d'un pays à un autre. "L'agitation sociale, la hausse des primes du risque souverain et une hausse des prix à l'importation des produits de base limiteront les perspectives de croissance dans les économies de plusieurs pays du MENA", estime le fonds. ''La perturbation de la production de pétrole en Libye et les capacités de production limitées des pays producteurs non-OPEP devraient se traduire par une augmentation de la production de pétrole des pays-OPEP en 2011'', estime le Fonds monétaire internatioal. Le FMI souligne que dans les pays exportateurs de pétrole, ''l'accent devrait être mis notamment sur la diversification de leur économie'', ajoutant que "les programmes d'investissements publics, notamment dans les infrastructures, continueront à stimuler la demande intérieure à court terme". Dans la plupart des économies MENA, le chômage chronique élevé, en particulier chez les jeunes et les diplômés, est "un défi qui doit maintenant être abordé d'urgence", avise-t-il. Pour le FMI, "une solution durable au problème du chômage de la région exige une combinaison d'une hausse permanente de la croissance économique et des réformes pour améliorer le marché du travail".