Les Nigérians sont appelés samedi aux urnes dans le cadre de l'élection présidentielle pour laquelle 20 candidats sont en lice dont le chef de l'Etat sortant Goodluck Jonathan, donné favori de ce scrutin qui sera suivi le 26 avril de l'élection des instances des 36 Etats de la fédération. Après avoir voté la semaine passée dans le cadre des élections législatives, les électeurs nigérians, au nombre d'environ 73 millions, se rendront une nouvelle fois aux bureaux de vote pour élire le prochain président du premier producteur de pétrole d'Afrique. Goodluck Jonathan, 53 ans, devenu chef de l'Etat en mai 2010 suite au décès de son prédécesseur Umaru Yar'Adua (2007-2010) part favori de ce scrutin. Il est candidat du parti démocratique du Peuple (PDP) qui domine largement la scène politique et a remporté toutes les présidentielles depuis 1999. M. Jonathan doit affronter samedi 20 candidats dont son principal rival l'ex-chef de la junte militaire Muhammadu Buhari qui a dirigé le Nigeria d'une en 1984-1985 et brigue la présidence pour la troisième fois depuis. Parmi les postulants figurent aussi Nuhu Ribadu, qui a dirigé l'agence anti-corruption du Nigeria, et Ibrahim Shekarau, gouverneur sortant de l'Etat de Kano, dans le Nord. Ils sont jugés importants dans cette élection. Le scrutin présidentiel de samedi s'inscrit dans le cadre d'un marathon électoral censé tester la capacité de la nation la plus peuplée d'Afrique (155 millions d'habitants) à organiser enfin des élections transparentes, une décennie après avoir renoué avec les régimes civils (1999). "Plusieurs pays en Afrique ont pu tenir avec succès des élections, et si nous n'y parvenons pas, nous ne pourrons ni prétendre à un rôle de leader ni rappeler à l'ordre quiconque en cas de manquement", avait déclaré récemment le président sortant Goodluck Jonathan qui s'est, maintes fois, engagé à conduire "une élection qui réponde aux critères minimum de transparence et d'honnêteté". Parmi les tâches qui attendent le futur président nigérian figure la question du delta du Niger, région pétrolifère du sud en proie aux violences depuis des années. Le pays, dont la population est équitablement partagée entre musulmans et chrétiens, fait également face à des attaques meurtrières sporadiques dans le Nord, imputées par les autorités à une secte appelée +Boko Haram+. De plus, des crises récurrentes à caractère ethnique, religieux et politique ont fait des centaines de morts ces dernières années dans le centre du Nigeria. La présidentielle nigériane qui sera suivie le 26 avril des élections des gouverneurs des 36 Etats de la fédération, interviendra une semaine après la tenue des législatives, le 9 avril, marquées par une large participation malgré des attentats meurtriers ayant fait au moins 13 morts. Mais, les observateurs électoraux ont salué une "nette amélioration" par rapport aux précédents scrutins. Les résultats officiels partiels des législatives montrent un recul du Parti démocratique du peuple (PDP) au pouvoir tandis que le parti d'opposition Congrès pour l'Action au Nigeria (ACN, au pouvoir) dans la capitale économique Lagos, semblait avoir gagné du terrain dans le sud-ouest. Le Congrès pour le changement progressif (CPC, opposition), de Muhammadu Buhari, qui est le principal adversaire de Jonathan à la présidentielle semblait, quant à lui, avoir progressé dans le nord.