La décision du président de la République de mettre sur pied une commission constitutionnelle appelée à proposer des amendements à la Constitution répond aux attentes de la classe politique et concrétise ce qui avait été annoncé par le chef de l'Etat dans son discours de 2008, à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire. Cette commission, à laquelle participeront des experts en Droit constitutionnel et les courants politiques agissants, travaillera en toute liberté pour soumettre au Président ce qu'elle jugera utile comme propositions dans la révision de la Loi fondamentale du pays. La présence au sein de cette commission d'experts en Droit constitutionnel et d'acteurs politiques de différentes tendances permettra d'élargir le champ de la concertation dans un esprit démocratique et pluraliste, notent des observateurs. La révision de la Constitution pourra être validée par voie référendaire ou soumise à l'adoption du Parlement, selon la nature des amendements proposées. Le président Bouteflika a expliqué, dans son discours à la nation vendredi soir, qu'il sera destinataire des conclusions de la commission constitutionnelle, dont il s'assurera de la conformité avec les valeurs fondamentales de la société, son identité, ses constantes et les symboles de l'Etat. La classe politique algérienne, toutes tendances confondues, a été unanime à revendiquer une révision de la Constitution actuelle. Ainsi, les partis de l'Alliance présidentielle, Rassemblement national démocratique (RND, parti du Front de libération nationale (FLN) et Mouvement de la société pour la paix (MSP), ont exprimé, à plusieurs reprises, leur souhait d'une révision "profonde" de la Constitution, avec, toutefois, des différences dans le contenu de cette révision, notamment la nature du système politique à consacrer. Si pour le RND et le FLN, les amendements doivent aller dans le sens de consolider le système présidentiel, le MSP, par contre, est favorable au système parlementaire. Le mouvement Ennahda, le Front national algérien (FNA) et l'Alliance nationale pour la changement (ANC) qui regroupe le mouvement El Islah et des personnalités comme l'ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour, privilégient, de leur côté, le système parlementaire, avec une séparation des pouvoirs et l'élargissement des libertés politiques, syndicales et médiatiques. D'autres partis de l'opposition sont, plutôt, favorables à une Constituante appelée à élaborer une nouvelle Constitution pour le pays. C'est le cas du Front des forces socialistes (FFS) de Hocine Ait Ahmed qui a fait de cette revendication une constante dans son programme politique, depuis 1963, et le Parti des Travailleurs (PT) qui est "pour un régime démocratique basé sur la volonté populaire", à travers une Assemblée constituante "souveraine