ALGER - Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a annoncé vendredi une prochaine révision de la constitution en vue de "renforcer la démocratie", dans un discours à la nation. * * Dans un discours très attendu de 20 minutes, son premier depuis les révolutions qui embrasent le monde arabe, M. Bouteflika a précisé que ces réformes doivent être réalisées avant les "prochaines échéances électorales nationales" prévues en mai 2012. * * "Conscient de la responsabilité qui m'incombe, fort de votre soutien et soucieux de préserver l'équilibre des pouvoirs, j'oeuvrerai à introduire des amendements législatifs et constitutionnels en vue de renforcer la démocratie représentative dans notre pays", a assuré M. Bouteflika * * La Constitution de 1996 a été légèrement amendée en 2009 pour permettre à M. Bouteflika, 74 ans, de briguer un troisième mandat. * * La modification annoncée vendredi soir était réclamée à la fois par l'opposition et par les trois partis de l'Alliance présidentielle. * * "J'ai exprimé, à maintes reprises, ma volonté de faire réviser la Constitution et j'ai réaffirmé cette conviction et cette volonté à plusieurs occasions", a rappelé le chef de l'Etat algérien en annonçant la création d'une commission constitutionnelle "à laquelle participeront les courants politiques reconnus et des experts en droit constitutionnel". * * La commission fera des propositions que M. Bouteflika va ensuite soumettre soit à l'approbation du parlement, soit par voie de référendum, a-t-il dit. * * M. Bouteflika a également annoncé une "révision profonde" de la loi électorale pour permettre aux Algériens d'"exercer leur droit dans les meilleures conditions, empreintes de démocratie et de transparence". * * Les partis politiques, présents ou non à l'Assemblée nationale, seront associés à la révision de cette loi, a assuré le chef de l'Etat. * * Cette garantie concerne notamment le Front des Forces Socialistes (FFS) du dirigeant historique, Hocine Ait-Ahmed qui milite pour l'élection d'une Assemblée constituante. L'Algérie compte 26 partis reconnus. Une dizaine d'autres attendent, depuis des années, leur agrément par le ministère de l'Intérieur. * * La loi sur les partis sera elle aussi révisée, a ajouté M. Bouteflika. Elle permettra, selon lui, une contribution "plus efficace de ces partis au processus de renouveau du pays". * * Alors que l'opposition se plaint du verrouillage des médias audiovisuels, monopole de l'Etat, le président algérien a promis une révision de la loi sur les médias permettant "la création de chaînes thématiques spécialisées et ouvertes à toutes les opinions, dans leur diversité". * * M. Bouteflika ne s'est pas engagé explicitement sur l'ouverture de l'audiovisuel aux investisseurs privés. * * La loi sur l'information va garantir, selon lui la "dépénalisation du délit de presse". * * Le président Bouteflika a rappelé qu'après "le recouvrement de la paix et de la sécurité" lors de son premier mandat (1999-2004), "le lancement de programmes de développement ambitieux" durant le deuxième quinquennat (2004-2009), il avait "décidé de parachever cette démarche par un programme de réformes politiques visant à approfondir le processus démocratique". * * Evoquant brièvement les révolutions qui secouent le monde arabe, M. Bouteflika a réaffirmé l'attachement de l'Algérie "à la souveraineté des pays frères et à leur unité, son rejet de toute ingérence étrangère et son respect de la décision de chaque peuple découlant de sa souveraineté nationale". *