Il n'y aura pas de dissolution de l'APN, et encore moins d'élections à une assemblée constituante chargée d'élaborer une nouvelle Constitution. Dans un discours à la nation prononcé hier à 20h, le président de la République a rappelé sa volonté maintes fois réitérée de voir la loi suprême du pays revisitée de manière radicale. «[...] Après le recouvrement de la paix et de la sécurité, le lancement de programmes de développement ambitieux et la levée de l'état d'urgence, j'ai décidé de parachever cette démarche par un programme de réformes politiques», a notamment indiqué le président de la République. Un programme de réformes politiques qui visent, selon le chef de l'Etat, «à approfondir le processus démocratique et à permettre aux citoyens de contribuer davantage aux décisions dont dépendent leur avenir et celui de leurs enfants». Parmi ces réformes justement figure la révision de la Constitution. La nouveauté, c'est que cette révision se fera en association et avec la contribution de l'ensemble des courants politiques et des experts en la matière. «[…] Ceci passera par la création d'une commission constitutionnelle à laquelle participeront les courants politiques agissants et des experts en droit constitutionnel. Elle me fera des propositions, dont je m'assurerai de la conformité avec les valeurs fondamentales de notre société, avant de les soumettre à l'approbation du Parlement ou à vos suffrages par la voie référendaire.» En d'autres termes, le chef de l'Etat veut expliquer qu'il était ouvert à toutes les propositions hormis celles qui touchent aux constantes nationales contenues déjà dans le préambule de la loi suprême encore en vigueur. Exigence du président de la République depuis 1999, la révision de la Constitution a été reprise à leur compte par plusieurs partis politiques, dont certains affectionnent le régime présidentiel, tandis que d'autres lui préfèrent le régime parlementaire car ne s'expliquant pas qu'un parti de la majorité au Parlement se voit exclu de la gestion du gouvernement. D'autres encore, comme le Parti des travailleurs et le Front des forces socialistes, voient en une constituante la meilleure preuve de démocratie en ce sens que, représentative de la majorité du peuple, c'est à elle que devrait échoir l'élaboration d'une nouvelle Constitution dans laquelle toutes les libertés démocratiques seraient garanties. Dès lors, on s'attend à ce que les formations politiques dirigées par Louisa Hanoune et Hocine Aït Ahmed réagissent négativement à l'annonce du chef de l'Etat. Toutefois, il n'est pas exclu que le PT ne penchera pas vers la politique de la chaise vide et tentera de faire entendre sa voix dans la commission qui sera mise sur pied. Une commission au sein de laquelle il y aurait certainement des divergences de fond, tant il est vrai que les courants politiques, du moins pour cette catégorie, ne partagent pas les mêmes points de vue de la gestion constitutionnelle des affaires de l'Etat. F. A.