Les ratages "intolérables" des sélections nationales algérinnes, masculines et féminines, de judo lors des 32e championnats d'Afrique de judo ont provoqué une prise de conscience parmi les responsables de la discipline qui comptent désormais ômettre de l'ordreô au sein de l'élite nationale. En effet, l'Algérie, longtemps dominatrice sur le judo africain, pouvait avoir mieux que les deuxièmes places par équipes (dames et hommes) et la troisième place en individuel, ôsi tous les athlètes alignés s'étaient engagés avec détermination", a-t on indiqué auprès de la Fédération algérienne du judo (FAJ) et des staffs techniques des "Verts". Ainsi, ni l'esprit de combat qui a animé les athlètes filles Soraya Haddad (-52 kg) et Sonia Asselah ( +70 kg), ni l'engagement des Abderrahmane Benamadi (-81KG) et Amar Benikhlef (-90 kg) n'ont pu motiver tous les autres éléments, qui, apparemment, "ont fait preuve de leur limite et de leur incapacité à porter dignement les couleurs nationales". Interrogé par l'APS, le président de la FAJ, Ali Bendjemaâ, a constaté qu'il était temps de "remettre de l'ordre", en intégrant de nouveaux athlètes au sein des sélections masculine et féminine et se passer de "ceux qui n'ont plus le judo dans le cœur". "Il y a des situations qu'il faut prendre rapidement en main. Je préfère un athlète jeune sans expérience mais avec une hargne de vaincre à un athlète expérimenté sans âme et sans volonté de gagner", a déclaré M. Bendjemaâ. Soulignant l'importance de "gagner du temps en se mettant au travail avec tous les acteurs du judo et aller de l'avant en vue d'être à la hauteur lors des prochaines échéances", M. Bendjemaâ, a ajouté que la situation actuelle des équipes nationales "nous impose de prendre notre courage à deux mains et de ne pas baisser les bras à aucun moment". Après avoir regretté ce revers subi à Dakar, étant convaincu que les premières places étaient à la portée des Algériens, le président de la FAJ, n'a pas caché sa déception quant au bilan de cette participation, mais, a-t-il dit, "le cap est désormais mis sur la reconstruction des équipes nationales". De son côté, le coach Meziane Dahmani, à la tête de l'équipe garçons depuis seulement deux mois, a fait savoir qu'une réunion technique a regroupé toute la direction technique nationale et qu'un état de lieux a été établi à Dakar juste après la fin de la compétition. "Nous allons vite nous remettre au travail. Pas moins de neuf athlètes seront remplacés par une nouvelle génération de judokas dont la moyen d'âge ne dépasse pas les 20 ans", a déclaré le technicien Dahmani, qui n'a pas cessé d'insister sur l'importance de faire régner la discipline au sein du groupe. Pour ce faire, parmi les 14 éléments que compte l'équipe nationale séniors, certains seront remplacés dans l'immédiat, a-t-on appris auprès de la délégation algérienne, dont beaucoup de membres ont vanté les mérites des judokas Benikhlef, Bouyacoub et Benamadi. Pour le coach Dahmani, également ancien champion d'Afrique (cinq titres), "les championnats d'Afrique ont donné une meilleure image sur la réalité, les forces et les faiblesses de la sélection nationale". "Tout est maintenant clair et nous allons vers la reconstruction de l'élite nationale. La composante de la sélection masculine dont les éléments sont âgés entre 30 et 34 ans donne les mêmes résultats depuis deux ans. Il ya une limite dans le rendement", a constaté Dahmani. Pour sa part, le coach de l'équipe féminine est allé dans le même sens de l'analyse, appelant à choisir les meilleurs parmi les jeunes athlètes qui constitueront, pour les années à venir, l'ossature de l'équipe nationale. "Il y a au moins une dizaine d'athlètes dont l'âge oscille entre 18 et 22 ans, qui peuvent prendre la relève et porter les couleurs nationales", a rassuré le coach Yacine Sellini, ajoutant que l'objectif immédiat sont les prochains championnats du monde prévus en août en France.