L'Otan a poursuivi mardi ses frappes aériennes en Libye, un mois après le début de l'intervention de la coalition internationale, alors que les appels internationaux pour une "solution politique" à la crise se multiplient. Mardi matin, les forces de l'Otan ont mené de nouveaux raids sur Tripoli, à Bab Al Aziziyeh, à 50 km au sud de la capitale ainsi qu'à Syrte, ville natale du dirigeant libyen le colonel Maammar El Gueddafi, a indiqué l'agence officielle Jana. "Les villes de Tripoli et Syrte ont été les cibles au cours des premières heures de mardi de raids des agresseurs colonialistes croisés", selon Jana qui ne précise pas les objectifs visés. L'Alliance atlantique a annoncé de son côté avoir effectué des frappes "multiples" dans la région de Tripoli, dans la nuit de lundi à mardi, visant notamment "des infrastructures de communication". Un haut responsable militaire de l'alliance, le général Mark van Uhm, a indiqué à Genève que les combats étaient acharnés à Misrata, tout en précisant que l'Otan avait détruit 40 chars et plusieurs véhicules blindés des forces loyalistes dans la ville et aux environs. "La situation sur le terrain est fluide, chaque camp gagnant et perdant du terrain alternativement", a-t-il dit. Au plan des réactions internationales à la poursuite des opérations militaires, la Russie a réitéré son appel au cessez-le-feu en Libye, estimant que toute tentative de renverser le régime libyen viole le mandat de l'ONU. "Le Conseil de Sécurité n'a jamais fixé comme objectif un changement du régime en Libye ou dans un autre pays", a souligné le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. "Ceux qui usent de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU (concernant la Libye) pour atteindre un tel but violent de manière ouverte le mandat qui a été donné par l'ONU", a-t-il dit. De son côté, l'ambassadeur du Venezuela à Alger, M. Héctor Michel Mujica, a dénoncé "l'intervention étrangère en Libye", réaffirmant la position de Caracas "contre toute ingérence étrangère" dans ce pays. "La position du Venezuela sur cette question est, depuis le commencement (de la crise), contre toute intervention étrangère. Toute intervention étrangère en Libye conduirait par principe à une néo-colonisation de ce pays", a-t-il affirmé dans une déclaration à l'APS. Le Venezuela insiste sur une "médiation politique pour trouver une solution politique à la crise en Libye", a-t-il ajouté. Par ailleurs, les opérations d'aide humanitaire aux milliers de réfugiés fuyant les combats entre forces libyennes et rebelles vers la Tunisie voisine, se sont intensifiées mardi. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a ouvert un couloir humanitaire pour acheminer par la voie terrestre de la nourriture pour 50.000 personnes. Les opérations d'évacuation des migrants se poursuivaient également. L'Organisation internationale des migrations (OIM) a exprimé sa volonté d'évacuer d'autres migrants bloqués dans la ville de Misrata (ouest de la Libye), au lendemain d'une opération similaire lors de laquelle près de 1.000 personnes ont été evacuees.