La feuille de route de l'Union africaine pour une solution pacifique de la crise en Libye est maintenant «mieux comprise» par Washington, a déclaré hier, à l'APS le Commissaire pour la paix et la sécurité auprès de l'UA, M. Ramtane Lamamra. Le plan africain sur la résolution de la crise en Libye avait été avant-hier parmi les principaux sujets de discussions entre la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et la délégation de l'UA conduite par le président de sa Commission, M. Jean Ping, dans le cadre de la deuxième Réunion de haut niveau Etats-Unis-Union africaine tenue les 20 et 21 avril à Washington. « La feuille de route de l'Union africaine pour une solution pacifique de la crise en Libye est maintenant mieux comprise par la partie américaine, et son potentiel pour impulser la recherche d'une solution politique est appréciée à sa juste valeur par les Etats-Unis», a précisé M. Lamamra, membre de la délégation de l'UA. Pour le diplomate algérien, « la délégation africaine repart de Washington convaincue qu'il y a un espace assez large pour l'intensification des efforts allant dans le sens d'une solution pacifique et qu'il est important de redoubler les efforts au cours des prochaines semaines». A cet effet, le Conseil de sécurité et de la paix de l'Union africaine se réunira lundi prochain au niveau ministériel à Addis Abeba. Au cours de cette réunion, ce Conseil «procédera à l'évaluation de toutes les actions entreprises par le comité ad-hoc de chefs d'Etat africains afin de dégager des perspectives pour le renforcement de cette action en direction des parties libyennes et des acteurs internationaux concernés», a ajouté M. Lamamra. Lors de la réunion tenue mercredi dernier à la Maison-Blanche entre la délégation africaine et le conseiller adjoint du président Obama en matière de sécurité nationale, Denis McDonough, ce dernier avait explicitement souligné qu'il était «important que l'UA, la Ligue arabe, l'ONU et l'OTAN travaillent ensemble pour trouver une (solution pacifique) à la crise en Libye».Pour sa part, M. Ping a déclaré à Washington que «le monde, y compris au sein de l'OTAN, reconnaît de plus en plus que la solution n'est pas militaire». L'Union africaine, a-t-il insisté, «s'oppose à une solution militaire et appelle que la situation en Libye devrait être résolue par des moyens politiques». Le plan africain porte notamment sur la cessation immédiate des hostilités, l'acheminement de l'assistance humanitaire et le dialogue entre les parties libyennes, soit les grandes lignes d'une solution dont les détails sont laissés à l'appréciation et à la négociation des Libyens eux-mêmes, selon l'UA. La démarche africaine souligne «l'importance et l'urgence d'un dialogue inclusif qui doit mener à une période transitoire réunissant toutes les parties libyennes qui pourraient avoir une contribution positive pour déterminer l'avenir de la Libye». Par ailleurs, l'UA a déjà mis en place un groupe de travail composé de spécialistes en matière de surveillance de cessez-le-feu, qui travaillent avec l'ONU, la Ligue arabe, l'Organisation de la conférence islamique et l'UE. R. I.