Quatre courts-métrages parmi les 8 retenus dans le cadre du projet "Alger demain, les films", ont été projetés jeudi en avant-première à Alger en présence du producteur Yacine Bouaziz et des jeunes réalisateurs Amine Sidi Boumediene, Etienne Kaleb, Zakaria Saidani et Raouf Bena. Les quatre courts-métrages ont été réalisés suite à un concours de scénarios autour du thème "Alger demain" lancé par l'agence de production audiovisuelle Thala, et qui vise à donner leur chance à des cinéastes en herbe. Le premier court-métrage "Un jour à Alger" de Raouf Benia est un drame social qui raconte un jour dans la vie de Hakim, un jeune Algérois, entre le rêve et le cauchemar. Le rêve c'est Hakim et son bel appartement, son bon travail auquel il se rend en 15 minutes en prenant "le métro d'Alger". Le cauchemar, plutôt la réalité, c'est l'enfer du transport et la crise du logement dans la capitale... "Procrastination" d'Etienne Kaleb dénonce quant à lui la "pathologie de remettre à demain ce qu'on peut faire aujourd'hui" à travers l'histoire de Azzedine, tiraillé entre son envie de reprendre contact avec l'amour de sa vie, et la peur de passer à l'acte. Amine Sidi Boumediene, auteur et réalisateur de "Demain, Alger?" a choisi pour sa part les évènements du 5 octobre 1988 comme thème pour son film, raconté à travers 4 jeunes amis, et la façon dont chacun d'eux voyait les choses à la veille des manifestations. Le quatrième court-métrage, un drame psychologique "à la Hitchcock" comme le réclame son réalisateur Zakaria Saidani, raconte le voyage d'un schizophrène à travers la folie. Un cinquième film, déjà tourné, "Sunny afternoon" de Neila Ouahmed, n'a pu être projeté en raison de la non finalisation de ses effets spéciaux, a indiqué le producteur Yacine Bouaziz, en marge de la projection. S'agissant des critères de sélection, il a expliqué que les projets avaient été soumis à quatre critères à savoir l'écriture, la faisabilité du film, le rapport avec le thème ainsi que l'originalité de l'idée. Il a par ailleurs affirmé que la plupart des cinéastes, comédiens et techniciens qui ont travaillé sur les 5 projets l'avaient fait de manière bénévole. Ahmed Bedjaoui, critique cinématographique, approché en marge de la projection, s'est dit agréablement surpris par la qualité technique des films et le savoir-faire des jeunes cinéastes, qui "semblent bien ancrés dans leur projets", a-t-il dit. "Il y a du très bon et du moyen parmi les courts-métrages projetés, il n'y a pas de mauvais", a-t-il jugé. Ce célèbre spécialiste du cinéma s'est toutefois montré réticent quant à "l'usage abusé" de la langue française dans les dialogues de certains courts-métrages. "Le langage de la rue n'est pas le français", s'est-il exclamé s'interrogeant sur le public ciblé par les cinéastes.